Étude nationale rétrospective multicentrique des aspergilloses cérébrales (CEREALS) - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
L’aspergillose cérébrale (AC) est l’une des formes les plus sévères d’aspergillose invasive. L’objectif de ce travail est de décrire les caractéristiques cliniques, mycologiques, radiologiques, la prise en charge et le pronostic de ces patients.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective nationale multicentrique entre 2006 et 2018 incluant des cas d’AC prouvée ou probable selon les critères EORTC/MGS publiés en 2008 modifiés par l’ajout du diabète dans les critères d’hôte.
Résultats |
Cent-six patients ayant eu une AC (49 prouvées, 57 probables) ont été inclus dans 20 hôpitaux. L’âge médian était de 58 ans [48–66] et 69 patients (66 %) étaient des hommes. Les principales pathologies sous-jacentes étaient une hémopathie maligne (HM) (n=41, 38,7 %), une transplantation d’organe solide (TOS) (n=30, 28,3 %) et un diabète (n=10, 9,4 %). Aucun facteur prédisposant n’était retrouvé chez 8 patients. Quarante-cinq patients (42 %) présentaient de la fièvre et 95 (89 %) avaient un examen neurologique anormal. Seuls 24 patients (22,6 %) étaient neutropéniques. L’AC survenait par dissémination hématogène chez 74 patients (68 %) et par contiguïté à partir d’un foyer ORL chez 27 patients (24,5 %). Cinq patients présentaient une atteinte cérébrale isolée. Une dissémination hématogène était plus fréquente chez les patients ayant une HM (n=34/41) et une TOS (n=24/30) tandis que l’atteinte par contiguïté était plus fréquente chez les patients diabétiques (n=6/10, p=0,008). La sensibilité du ß-D-glucane, de l’antigène galactomannane (GM) et de la PCR Aspergillus sériques étaient de 92,3 %, 62,6 % et de 54,1 %, respectivement. Le GM était positif dans 27/35 (67,5 %) des LCS testés. Quatre-vingt-quatre patients (79,2 %) ont reçu du voriconazole et 18 ont eu une prise en charge neurochirurgicale. Une complication de la chirurgie était notée dans 50 % des cas. La survie globale était de 46,2 % à 3 mois et de 34 % à 12 mois. L’atteinte par contiguïté était associée à une moins bonne sensibilité du GM, une plus grande fréquence des complications vasculaires et une meilleure survie. L’absence d’HM était associée à une meilleure survie (p=0,03). Bien qu’un biais de sélection ne puisse être exclu, le sous-groupe des patients opérés avait une meilleure survie (p=0,013).
Conclusion |
L’AC touche des patients présentant une immunodépression profonde (HM, TOS avec ou sans neutropénie) mais aussi plus modérée (patients diabétiques) voire apparemment immunocompétents. La mortalité reste élevée. Une prise en charge médico-chirurgicale pourrait améliorer le pronostic mais est associée à une importante morbidité.
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Vol 49 - N° 4S
P. S25 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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