Évaluation des pratiques professionnelles dans la prescription antibiotique réalisée aux services des urgences dentaires d’un centre hospitalier universitaire français - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Le chirurgien-dentiste est quotidiennement confronté à la nécessité d’un dépistage des foyers infectieux bucco-dentaires, pathologies les plus fréquentes au monde. Les étudiants, omnipraticiens de demain, doivent être sensibilisés au risque d’émergence des résistances bactériennes. Ce travail est une évaluation des attitudes thérapeutiques en matière d’antibiothérapie chez les étudiants et encadrants prenant en charge les patients aux urgences dentaires d’un centre hospitalo-universitaire (CHU).
Matériels et méthodes |
Une étude prospective multicentrique a été réalisée aux urgences dentaires de deux sites (S) d’un CHU. Tous les patients (≥18 ans) qui ont bénéficié d’une prescription antibiotique par voie orale ont été inclus. Une fiche de recueil a été élaborée en se basant sur le dernier référentiel français élaboré par l’ANSM en 2011. La conformité antibiotique a été évaluée selon les critères suivants: le diagnostic, l’immunodépression, la molécule prescrite et sa posologie (dose/24h).
Résultats |
Entre février à juin 2018, 126 patients (62 femmes et 64 hommes) ont été inclus. La moyenne d’âge était de 38 ans (Min-Max: 18–87). Cinquante-six pourcents d’entre eux n’étaient pas fumeurs et 80,2 % ne consommaient pas de drogue. Aucun patient ne présentait de risque d’endocardite infectieuse et 7 patients (5,6 %) rapportaient des allergies aux antibiotiques. La majorité des urgences a été prise en charge par les étudiants de sixième année sur S1 (57,1 %) et par les étudiants de cinquième année sur S2 (23 %). Les praticiens responsables étaient à 42,1 % des assistants hospitalo-universitaires sur les deux sites confondus. L’amoxicilline était la molécule la plus prescrite (63,7 %) suivi de l’association Amoxicilline+Métronidazole (22,6 %). La conformité de la prescription liée au diagnostic était de 100 % alors qu’elle était uniquement de 50 % en fonction du statut immunitaire du patient. En termes de molécules prescrites, elle était de 88 % pour les étudiants et de 92,8 % pour les encadrants. Celle liée à la prescription des doses journalières était de 91,8 % pour les étudiants et de 97,4 % pour les encadrants. Enfin, la durée de prescriptions était 100 % conforme aux recommandations. La conformité globale de la prescription antibiotique était de 27, 8 % pour les étudiants versus 30,2 % pour les encadrants.
Conclusion |
Ce travail s’inscrit dans le cadre d’une véritable évaluation des pratiques professionnelles qui a permis de souligner les points à améliorer en termes de prescriptions antibiotiques aux urgences dentaires chez les étudiants en formation mais aussi chez leurs encadrants. La contribution des praticiens en chirurgie-dentaire en termes de prescriptions antibiotiques ne peut être négligée et ne doit pas être sous-estimée en termes d’impact et de participation au développement des résistances antibiotiques.
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Vol 49 - N° 4S
P. S54 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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