Évolution des consommations d’antibiotiques dans 115 établissements de santé, Ile-de-France, 2013–2017 - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Le contrôle de la résistance aux antibiotiques (ATB) passe par une maîtrise de la consommation des ATB (CAB). La surveillance en réseau des CAB dans les établissements de santé (ES) est un des éléments permettant d’aider à la maîtriser. Le but de cette étude était d’observer l’évolution des CAB dans un réseau de surveillance, à l’échelle d’une région.
Matériels et méthodes |
Les consommations étaient exprimées en doses définies journalières (DDJ)/1000 journées d’hospitalisation (JH). L’évolution des CAB, sur l’ensemble de l’ES, a été mesurée sur une cohorte d’ES de la région ayant participé tous les ans, de 2013 à 2017. Une analyse a aussi été réalisée spécifiquement sur les CAB en réanimation.
Résultats |
Sur les 115 ES inclus, les CAB totales ont diminué de 418,7 à 385,5 DDJ/1000 JH (−7,9 %) pendant cette période. Les CAB de céphalosporines de 3e génération (C3G) ont augmenté de 32,1 à 36,1 DDJ/1000 JH (+12 %). Avec une diminution pour la ceftriaxone (CRO,−14 %) et une augmentation pour le céfotaxime (CTX,+81 %), dont le niveau restait cependant inférieur à celui de la CRO. Les CAB de pénèmes étaient stables : 6,8 vs 6,7 DDJ/1000 JH (−1,6 %). Avec une diminution pour l’imipénème (IPM,−31 %), mais une augmentation pour le méropénème (MEM,+82 %), dont la CAB devenait supérieure à celle de l’IPM. Les CAB de fluoroquinolones (FQ) ont baissé de 40,0 à 30,7 DDJ/1000 JH (−23 %). Les CAB d’ATB anti staphylocoque résistant à la méticilline (SRM) ont augmenté de 8,9 à 9,4 DDJ/1000 JH (+5 %) : glycopeptides (GP)−13 %, linézolide+2 %, daptomycine+134 %.
En réanimation (cohorte de 17 ES, dont 4 CHU), la CAB totale a peu diminué, de 1509,1 à 1450,6 DDJ/1000JH (−4 %). Les CAB de C3G ont augmenté de 194,2 à 227,5 DDJ/1000 JH (+17 %). Celles de CRO ont diminué de 52 %, dépassées par celles de CTX (+69 %) et de cefépime (+106 %). Les CAB de pipéracilline-tazobactam étaient stables : 96,2 vs 94,3 DDJ/1000 JH (−1,9 %). Les CAB de pénèmes ont augmenté de 84,5 à 91,0 DDJ/1000 JH (+7,7 %). Celles d’IPM ont baissé de 39 %, dépassées par celles de MEM (+161 %). Les CAB de FQ ont diminué de 130,1 à 77,0 DDJ/1000 JH (−41 %). Celles de colistine ont augmenté de 27,6 à 35,3 DDJ/1000 JH (+28 %). Les CAB d’ATB anti SRM ont augmenté de 63,9 à 78,2 DDJ/1000 JH (+22 %). Celles de GP ont augmenté de 12 %, de linézolide ont baissé de 17 %, et de daptomycine ont triplé (+215 %).
Conclusion |
Cette surveillance montre une relative stabilité des CAB totales, mais une modification du profil des ATB les plus consommés. Il est difficile de déterminer si ces modifications s’expliquent par l’écologie microbienne locale des ES concernés. Et de savoir quel est l’impact écologique de ces évolutions.
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Vol 49 - N° 4S
P. S56 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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