Évaluation du bon usage des fluoroquinolones dans un hôpital universitaire - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La résistance bactérienne aux antibiotiques et plus particulièrement aux fluoroquinolones (FQ) représente une menace thérapeutique préoccupante suggérant la mise en oeuvre d’une politique de rationalisation et d’évaluation de la prescription des anti-infectieux.
L’objectif de cette étude est d’avoir un état des lieux global sur le bon usage des FQ dans un hôpital universitaire.
Matériels et méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale d’observation faite à un hôpital universitaire sur une période de 1 mois et demi (Novembre-Décembre 2018) incluant tous les patients âgés de 15 ans ou plus ayant reçu des FQ à but curatif ou préventif. Ont été exclus de notre étude les services des urgences et de pédiatrie.
La collecte des données s’est faite à l’aide d’un questionnaire inspiré de la fiche d’évaluation élaborée par CCLIN (2012). Le critère de jugement était la conformité de la prescription si l’indication, la posologie, la durée et la voie d’administration étaient conformes aux recommandations de bon usage des FQ du Spilf 2015.
Résultats |
Parmi 153 prescriptions de FQ, 91 ont pu être évaluées, l’âge moyen de notre population était de 51,99 ans [15–91] avec 58 hommes (63,7 %) et 33 femmes (36,3 %), soit un sex-ratio de 1,75.
La ciprofloxacine était prescrite dans 61 cas (63 %), la lévofloxacine dans 19 cas (20,9 %) et l’ofloxacine dans 11 cas (12,1 %).
Les services les plus prescripteurs des FQ étaient le service de réanimation chirurgicale avec 16 prescriptions (17,6 %), le service d’ophtalmologie avec 15 prescriptions (16,5 %) et de pneumologie avec 14 prescriptions (15,4 %).
La prescription était dans un but curatif dans 82 cas : les infections respiratoires dans 33 cas (36,3 %), les infections cutanées dans 9 cas (9,9 %), les infections ostéo-articulaires et ophtalmologiques dans 7 cas (7,7 %) pour chacune de ces localisations. Les FQ étaient prescrites dans un but prophylactique dans 9 cas (9,9 %) en pré-opératoire d’une chirurgie de la cataracte. La voie d’administration était majoritairement orale dans 53 prescriptions (58,2 %).
Trente trois prescriptions (26,4 %) ont été documentées et les germes les plus trouvés étaient Staphylococcus aureus et Echerchia coli.
Quarante quatre prescriptions (48 %) étaient conformes aux recommandations de la Spilf 2015 avec une différence significative entre les services à vocation médicale et chirurgicale où les prescriptions étaient le plus souvent non conformes (p<0,001).
Conclusion |
Plus de la moitié des prescriptions des FQ dans notre hôpital universitaire était non conforme aux règles de bon usage. Des mesures urgentes doivent être entreprises pour lutter contre ce fléau, à travers la sensibilisation, la formation du personnel médical, l’élaboration de guide de prescription, la surveillance et la réévaluation des conduites d’antibiothérapie.
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Vol 49 - N° 4S
P. S56 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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