Valeur diagnostique du rapport neutrophiles/lymphocytes devant une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire en médecine interne - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
En réaction à une infection bactérienne, les polynucléaires neutrophiles circulants augmentent tandis que les lymphocytes diminuent par redistribution et majoration de leur apoptose. L’objectif de notre étude était d’évaluer si le Rapport Neutrophiles sur Lymphocytes (RNL) permettait de différencier une étiologie bactérienne d’une autre cause devant une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire chez un patient hospitalisé dans un service de médecine interne, et ainsi de confirmer les résultats d’une étude rétrospective menée dans le même service sur l’année 2014.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective des patients hospitalisés pour une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire (protéineC réactive, CRP supérieure à 5mg/l) dans un médecine interne entre avril 2016 et juin 2017, et mesuré le RNL, la CRP et la procalcitonine (PCT).
Résultats |
184 patients ont été inclus avec 82 infections bactériennes, 23 maladies autoimmunes,16 cancers, 4 maladies thromboemboliques, 4 arthrites microcristallines, 2 infections virales, 9 infection virales, une pneumocystose, une candidémie et 24 patients sans étiologie retrouvée. L’âge moyen était de 71 ans avec 54,6 % de femmes. Le RNL médian dans les infections bactériennes était à 7, significativement plus élevé que dans les autres causes, p=0,002. Ce résultat était confirmé après exclusion des patients sans étiologie (RNL à 7 [4–13,5] dans les infections bactériennes versus 4,6 [2,8–6,9] pour les autres causes, p=0,003) et en analyse de sensibilité (RNL à 7 [4–13,5] versus 4,5 [2,7–7,1], p=0,001). Nous avons déterminé par l’indice de Youden le seuil optimal de RNL permettant d’obtenir les meilleures sensibilité (Se) et spécificité (Sp) : un seuil à 7 donnait une Se à 51 % et une Sp à 75 %. Notre étude rétrospective retrouvait un seuil à 8. Concernant la PCT le seuil optimal retrouvé était à 0,3μg/l, avec une Se à 59 % et une Sp à 74 %. Si l’on comparait les différents marqueurs biologiques, l’aire sous la courbe ROC (AROC) de la PCT était à 0,71, de la CRP à 0,67 et du RNL à 0,64, non significativement différentes (p=0,12).
Conclusion |
Nous avons confirmé dans une cohorte prospective que le RNL était significativement plus élevé dans les infections bactériennes par rapport aux autres étiologies, pour les patients hospitalisés pour une fièvre et/ou un syndrome inflammatoire en médecine interne. La valeur optimale de RNL retrouvée était à 7, proche de celle déterminée dans l’étude rétrospective (à 8). Les AROC de la CRP, de la PCT et du RNL n’étaient pas significativement différentes. La CRP et la PCT bien que plus coûteuses n’était donc pas supérieures au RNL dans ce contexte. Ce marqueur semble donc une aide diagnostique précieuse pour différencier une étiologie bactérienne dans un service de médicine interne.
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Vol 49 - N° 4S
P. S67 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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