Une surveillance pluridisciplinaire (humaine, équine, avifaune sauvage et entomologique) du virus West-Nile (VWN) est mise en place de juin à octobre sur le pourtour méditerranéen. Dans un contexte de circulation du VWN précoce et importante en Europe, une infection à VWN a été confirmée en juillet 2018 chez une habitante des Alpes-Maritimes (AM). Des investigations ont été menées afin de déterminer la zone de circulation du VWN et guider les mesures de prévention dont la sécurisation des produits sanguins.

Une recherche active de cas a été menée : sensibilisation des professionnels de santé, analyse des signalements reçus pour d’autres arboviroses, enquête rétrospective par le Centre national de référence (CNR) des arbovirus auprès de centres hospitaliers (cas d’infections neuroinvasives sans étiologie identifiée). Une enquête épidémiologique et entomologique a été menée autour de chaque cas. Les dons de sang et d’organes ont été sécurisés dès confirmation de la circulation du VWN dans un département. Suite au 1^er cas humain, les surveillances équine (Directions départementales en charge de la protection des populations ; Réseau d’épidémio-surveillance en pathologie équine), de l’avifaune sauvage (réseau SAGIR) et entomologique (EID Méditerranée) ont été renforcées.

Les 27 cas autochtones identifiés ont débuté leurs signes entre le 07/07 et le 12/11. Trois régions étaient touchées : Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) (24 cas dont 22 dans les AM) ; Corse (2) ; Occitanie (1). Sept cas ont présenté une forme neuroinvasive, 18 une forme fébrile et 2 étaient asymptomatiques. Parmi les dons testés par dépistage génomique viral, un don de sang et 2 greffons étaient positifs pour le VWN. Le Laboratoire national de référence (LNR) WN a identifié 13 cas équins (1 en Paca ; 5 en Corse ; 7 en Occitanie) et 4 rapaces infectés trouvés vivants avec signes nerveux (3 dans les AM ; 1 en Corse). Des analyses PCR réalisées sur les oiseaux ont permis d’établir que le VWN circulant dans les AM appartenait à la lignée 2. Le VWN n’a pas été trouvé dans les pools de moustiques piégés par l’EID.

Suite à plusieurs épisodes de circulation du VWN survenus en France de 2000 à 2017, sous forme de foyers limités, souvent équins, l’épisode 2018 était inhabituel : nombreux cas humains, circulation essentiellement urbaine et première mise en évidence de la lignée 2, très présente en Italie et dans d’autres pays européens. Dans ce contexte, les modalités de surveillance du VWN en métropole doivent être révisées, pour notamment sécuriser les produits d’origine humaine dans les meilleurs délais.