Au cours de l’été-automne 2018, notre pays a connu une épidémie de virus West-Nile (VWN). Notre objectif est de décrire les manifestations neurologiques de l’infection par le VWN au cours de cette épidémie.

Étude descriptive des caractéristiques épidémiologiques, cliniques et évolutives des patients hospitalisés dans notre service des maladies infectieuses d’août à novembre 2018, présentant des manifestations neurologiques de l’infection par le VWN. Nous avons inclus les patients qui répondaient aux critères des cas probables (IgM anti-VWN positives et des IgG anti-VWN négatives) et confirmés (IgM anti-WNV positives et IgG anti-WNV positives et/ou RT-PCR VWN positive dans les urines).

Trente-trois patients (26 cas confirmés et 7 cas probables) ont été hospitalisés du 15 août au 20 novembre 2018. L’âge médian était de 49,4 ans [20–85]. Au total, 51 patients étaient des hommes. Quatorze patients (44 %) vivaient dans des zones rurales. Aucun des patients n’avait voyagé en dehors du pays au cours des 6 derniers mois. Tous les patients avaient une méningite, 11 patients (33 %) avaient une méningo-encéphalite (ME) et un patient avait une méningo-encéphalomyélite. Le délai médian d’hospitalisation était de 6jours [2–20] et la durée médiane d’hospitalisation était de 7jours [1–16]. Les signes cliniques étaient la fièvre (94 %), des céphalées (73 %), des nausées/vomissements (57 %), une raideur de la nuque (61 %), une confusion et un changement de comportement (36 %), des tremblements (15 %) et un coma (3 %). La force motrice était diminuée chez 4 patients. Une paralysie faciale était observée dans 3 cas (9 %). La ponction lombaire avait objectivé des anomalies du LCR dans tous les cas. La cellularité médiane était de 213 cellules/mm³ [14–1700], avec une prédominance neutrophile dans 10 cas (30 %), la médiane d’albumine était de 0,8g/dl [0,2–2,1] et la médiane du glucose LCR/sang était de 0,58 [0,38–0,8]. Dans les cas de ME, l’IRM était anormale chez 10 patients. Deux patients avaient été transférés dans une unité de soins intensifs puis décédés. Une récupération ad-integrum avait été observée chez 22 patients (66 %). Les séquelles étaient une faiblesse chez 4 patients, des tremblements chez 3 patients, des céphalées chez 2 patients.

Notre étude montre que l’atteinte neurologique dans l’infection par le VWN est grave pouvant aller jusqu’au décès. Des séquelles neurologiques peuvent persister dans 27 % des cas.