Morbi-mortalité des endocardites à Staphylocoques dorés versus Staphylocoques blancs : analyse rétrospective, monocentrique - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
Staphylococcus aureus (SA) est à l’origine de 30 % des endocardites infectieuses (EI). Il est considéré comme étant associée à un risque accru de mortalité par rapport aux autres pathogènes. Les staphylocoques non « aureus » (SNA), responsables de 10 % des EI, sont considérés comme étant moins virulents. L’objectif de cette étude a été de comparer la morbi-mortalité des patients atteints d’EI à SA et SNA dans un centre doté d’une équipe pluridisciplinaire pour la prise en charge de ce type d’infection.
Matériels et méthodes |
Dans une étude rétrospective observationnelle monocentrique, nous avons répertorié toutes les EI (selon les critères de Duke modifiés) des patients hospitalisés de janvier 2010 à décembre 2017, parmi lesquelles nous avons sélectionné celles dues aux différentes espèces de staphylocoques.
Les paramètres étudiés comprenaient : l’âge moyen des patients, la répartition homme/femme, les antécédents, la nature et le nombre de valves infectées, la présence ou non de dispositif électronique cardiaque implantable (DECI), les complications emboligènes, les indications chirurgicales, les différentes espèces de staphylocoques et leurs antibiogrammes, la nature et la durée des antibiothérapies, la durée d’hospitalisation et la survie à 1 an.
Résultats |
Sur cette période, 428 patients ont été hospitalisés pour une EI sur valve et/ou DECI dont 103 étaient dues à un staphylocoque : 50 à SA et 53 à SNA. L’âge moyen de ces 103 patients était de 72 ans, et le rapport homme/femme de 1,3.
Les EI concernaient principalement la valve aortique, dans 64 cas. Vingt neuf EI étaient secondaires à un DECI. La moitié des EI staphyloccociques sont apparues dans l’année suivant une chirurgie cardiaque (19/50 pour SA et 31/53 pour les SNA).
Des emboles septiques étaient constatés dans 42 % (22/53) des EI à SNA (dont 7 AVC) et 48 % (24/50) des EI à SA (dont 13 AVC) [différence non significative – p>0,3]. Un remplacement valvulaire chirurgical était indiqué dans 52 % (22/42) des EI à SA sur valve et 48 % (21/44) de celles à SNA [différence non significative – p>0,6].
Sur les antibiogrammes disponibles, une résistance à la gentamicine était présente pour 12/39 (31 %) souches à SNA et 3/32 (9 %) souches à SA. Deux SNA étaient également résistants à la vancomycine (CMI>2mg/l), et 2 autres à la daptomycine. La mortalité à un an était de 26 % (14/53) pour les EI à SNA et 34 % (17/50) pour les EI à SA [différence non significative – p>0,3].
Conclusion |
Les complications des EI (notamment les emboles septiques) et l’indication à une reprise chirurgicale semblent comparables dans les EI à SA et les EI à SNA. Nous n’avons pas trouvé un taux de mortalité significativement plus élevé pour les endocardites à SA que pour celles à SNA. Mais un plus grand effectif est nécessaire pour confirmer ces données. Enfin, un biais de sélection des patients de notre étude est à souligner : la majorité d’entre eux étant adressés par d’autres établissements en raison de la gravité de leur état et de l’indication à un traitement chirurgical.
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Vol 49 - N° 4S
P. S72 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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