S'abonner

Traitement par monothérapie de cotrimoxazole des nocardioses chez les patients transplantés d’organe solide : résultats d’une étude européenne multicentrique rétrospective - 09/05/19

Doi : 10.1016/j.medmal.2019.04.182 
P. Conan 1, S. Van Laecke 2, F. Vuotto 3, C. Levi 4, M. Matignon 5, G. Melica 5, H. Brenier 6, J. de Greef 7, J. Coussement 8, D. Lebeaux 1
1 CHU Georges-Pompidou, Paris, France 
2 CHU de Gand, Gand, Belgique 
3 CHRU de Lille, Lille, Paris 
4 CHU de Lyon, Lyon, France 
5 CHU de Mondor, Créteil, France 
6 CHU de Rennes, Rennes, France 
7 CHU Saint-Luc, Bruxelles, Belgique 
8 CHU Erasme, Bruxelles, Belgique 

Résumé

Introduction

La nocardiose est une infection opportuniste grave qui touche de 0,04 à 3,5 % des greffés d’organe solide. Le cotrimoxazole (CMZ) en monothérapie semble être une option thérapeutique intéressante, compte tenu de son large spectre anti-Nocardia et de sa bonne diffusion tissulaire.

L’objectif de notre étude était de décrire l’expérience clinique du CMZ en monothérapie chez les patients greffés d’organe solides présentant une infection à Nocardia.

Matériels et méthodes

Nous avons analysé les données d’une étude multinationale rétrospective cas-témoins déjà publiée qui avait inclus 117 cas de nocardiose diagnostiquées entre 2000 et 2014. Tous les patients traités par CMZ dans les 15jours suivant le diagnostic de nocardiose étaient éligibles, à condition d’avoir eu moins de 5jours d’association avec d’autres antibiotiques (cohorte A). Parmi eux, la cohorte B comprenait tous les patients ayant reçu plus de 30jours de CMZ en monothérapie. Pour chaque patient éligible, un questionnaire a été envoyé aux investigateurs pour recueillir des données supplémentaires.

Résultats

Trente patients ont été inclus dans la cohorte A. La plupart présentait une nocardiose pulmonaire/pleurale (n=25/30, 83 %). Onze patients (36 %) présentaient une nocardiose disséminée ou une atteinte cutanée et 4/30 (13 %) avaient une atteinte cérébrale. Les organes transplantés étaient majoritairement le rein (20/30, 66 %) et le cœur (5/30, 17 %). Nocardia farcinica (11/26, 42 %) était la plus fréquemment retrouvée.

Parmi les 19 patients de la cohorte A pour lesquels le formulaire complémentaire a été retourné, : une insuffisance rénale aiguë ou une hyperkaliémie ont été observées chez 12/19 (63 %) et 7/19 (37 %) des patients. Dans 9/19 cas, le CMZ a été interrompu en raison d’une toxicité et un patient était décédé un jour après avoir commencé le CMZ. Chez un patient, le CMZ a été arrêté en raison d’un échec thérapeutique avec aggravation de l’atteinte pulmonaire après 4 mois de monothérapie.

24/30 patients (80 %) ont été inclus dans la cohorte B (dose quotidienne médiane 2 400mg de sulfamethoxazole, durée médiane de 180 [49–383] jours). 19/24 (79 %) ont complété leur traitement avec une monothérapie de CMZ. Parmi ces 19 patients, 15 (79 %) avaient une atteinte pulmonaire ou pleurale, 8 (42 %) avaient une infection disséminée et 2 (11 %) avaient un abcès cérébral. L’évolution a été favorable dans tous ces cas.

Conclusion

Le CMZ en monothérapie est une option intéressante chez les patients greffés d’organe solide présentant une infection à Nocardia, même disséminée. La principale limite à son utilisation reste la tolérance avec une interruption du traitement dans environ un tiers des cas, principalement en raison d’une insuffisance rénale aiguë et/ou d’une hyperkaliémie.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 49 - N° 4S

P. S76 - juin 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Impact potentiel d’une technique en temps réel et d’antibiogrammes rapides sur les modifications d’antibiothérapie dans les bactériémies à bacille Gram négatif en réanimation
  • S. Alviset, H. Poupet, J. Charpentier, C. Poyart, J.-P. Mira, S. Kernéis
| Article suivant Article suivant
  • Épidémie d’infections à Pneumocystis jirovecii dans un service de néphrologie : investigation et contrôle de la transmission interhumaine
  • C. Sartor, S. Burtey, L. Fages, V. Moal, C. L’ ollivier, C. Mary, S. Ranque, P. Brunet, F. Fenolar

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.