Traitement Palliatif des infections ostéo-articulaires par fistulisation : une option raisonnable ? - 09/05/19
Résumé |
Introduction |
La prise en charge des infections ostéo-articulaires sur prothèse (IOAp) peut nécessiter une approche médico-chirurgicale palliative dont les données sont limitées. L’objectif était ici de décrire l’utilisation de la fistulisation comme alternative de traitement palliatif chez les patients avec une IOAp complexe.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective descriptive multicentrique incluant les patients avec une IOAp traitée par fistule spontanée ou dirigée de janvier 2013 à décembre 2018. Les critères de jugement étaient la survenue d’un événement (hospitalisation ou décès lié à l’IOAp) et la gravité des séquelles.
Résultats |
Sur 3 centres, 48 patients ont été inclus d’âge médian 78 ans (48–95) avec un sex-ratio 0,92. Le score ASA médian était de 3 (1–4) et 34 patients (71 %) avaient au moins une comorbidité sévère. Une fistule spontanée depuis au moins 1 an était déjà présente chez 29 patients (60 %) lorsque la décision de traitement a été prise en RCP. Ces IOAp touchaient la hanche (n=26 ; 54 %), le genou (n=17 ; 35 %), l’épaule (n=4 ; 9 %) et le coude (n=1 ; 2 %). Elles étaient précoces pour 9 patients (18 %), tardives pour 17 (36 %) et retardées pour 21 (46 %). Une documentation bactériologique était obtenue pour 37 patients, plurimicrobiens dans 7 cas. Les germes isolés étaient : Staphylococcus aureus (13 ; 25 %) dont 3 résistants à la méthicilline, autres staphylocoques (4 ; 8 %), entérobactéries (9 ; 17,5 %), enterocoques (9 ; 17,5 %), streptocoques (7 ; 14 %), pseudomonas (4 ; 8 %), corynebacterium (2 ; 4 %), cutibacterium (1 ; 2 %), autres anaérobies (2 ; 4 %). Huit patients (18 %) ont reçu une antibiothérapie suppressive (ATS). Dix-huit patients (40 %) ont été hospitalisés pour des complications de l’IOAp, 2 (4 %) sont décédés en lien avec l’IOAp, 3 patients ont été perdus de vue et 25 (56 %) n’ont eu aucun événement. Dans 19 cas (42 %), aucune séquelle fonctionnelle n’a été notée, 14 patients (31 %) avaient des séquelles non graves (gêne à la fonction articulaire) et 12 (27 %) des séquelles graves (perte de la fonction articulaire). Il n’y avait pas de différence significative entre le groupe avec ou sans ATS concernant le risque d’hospitalisation, de décès (p=0,62), ou sur de séquelle (p=0,38).
Conclusion |
Le traitement palliatif des IOAp par fistulisation semble donner un bon taux d’efficacité et un maintien de la fonction articulaire et pourrait constituer une option raisonnable pour les patients avec des comorbidités et un score ASA 3. L’intérêt de l’association fistule et ATS reste à démontrer.
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Vol 49 - N° 4S
P. S87 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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