Forte prévalence de l’infection à Papillomavirus humains chez des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes prenant la PrEP - 09/05/19
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Résumé |
Introduction |
Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) bénéficient maintenant d’une prophylaxie de pré-exposition (PrEP) contre le VIH. En 2018, une enquête descriptive transversale a été menée pour estimer la prévalence de l’infection à Papillomavirus Humains à haut risque (HR-HPV) aux niveaux anal et oral, ainsi que les facteurs de risque associés, chez des jeunes HSH sous PrEP vivant en France.
Matériels et méthodes |
Des prélèvements anaux et oraux et des informations cliniques ont été collectés chez des HSH sous PrEP, inclus prospectivement. Les prélèvements ont été analysés par PCR multiplex en temps réel grâce au système Anyplex ™ II HPV 28 (Seegene, Séoul, Corée du Sud) permettant la détection de l’ADN et le génotypage de 28 HPV [9 bas-risques (HPV−6,−11,−40,−42,−43,−44,−53,−54 et−70), 13 haut-risques (HR-HPV−16,−18,−31,−33,−35,−39,−45,−51,−52,−56,−58,−59 et−68) et 6 potentiellement carcinogènes (HPV−26,−61,−66,−69,−73 et−82)].
Résultats |
Au total, 61 HSH (âge moyen : 36,1 ans) sous PrEP ont été inclus. Les prévalences de l’infection anale à HPV et à HR-HPV étaient respectivement de 93,4 % (n=57 ; IC 95 % : 87,2–99,6) et de 81,9 % (n=50 ; IC 95 % : 72,3–91,6). Les prévalences orales en HPV et HR-HPV étaient respectivement de 33,9 % (19/56 ; IC 95 % : 21,5–46,3) et de 19,6 % (11/56 ; IC 95 % : 9,2–30,1). HR-HPV-33, un des neufs génotypes couvert par le vaccin prophylactique Gardasil-9®, était le génotype le plus détecté, à la fois au niveau anal et oral. De plus 68,8 % (n=42) des HSH étaient infectés au niveau anal par au moins un HPV ciblé par le Gardasil-9® et 100 % avaient au mois un HPV du Gardasil-9® au niveau oral. Les rapports sexuels anaux réceptifs non protégés et les antécédents de gonorrhée anale étaient les principaux facteurs, fortement associés, respectivement, à un risque accru d’infection anal à HPV (aOR : 10,4, IC 95 % : 1,2 à 90,5 %) et d’infection anale à HR-HPV multiples (aOR : 5,77, 95 % IC : 1,7–19,3 %). À l’inverse, le fait d’avoir eu moins de 10 partenaires masculins différents au cours des 12 derniers mois était associé, à la fois, à une diminution du risque d’infection anale à HPV multiples (aOR : 0,19, IC 95 % : 0,05–0,83 %) et à HR-HPV (aOR : 0,17, 95 % IC : 0,04–0,8 %). D’autre part, aucun facteur de risque n’a pu être mis en évidence pour le portage oral en HPV dans cette population.
Conclusion |
Les HSH français utilisant la PrEP courent un risque élevé d’infection à la fois anale et orale à HR-HPV et par conséquent, aux cancers anaux et oropharyngés liés aux HR-HPV. Il devient dès lors, urgent de renforcer les stratégies de prévention et d’intervention existantes contre l’infection à VIH et les maladies sexuellement transmissibles, auprès des HSH français séronégatifs prenant la PrEP.
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Vol 49 - N° 4S
P. S90-S91 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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