Hospitalisation pour hépatite aiguë et exposition aux antidépresseurs et benzodiazépines - 12/05/19
Résumé |
Objectifs |
Quantifier l’exposition aux antidépresseurs et aux benzodiazépines précédant une hospitalisation pour hépatite aiguë à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) et son échantillon à1/97 (EGB).
Méthode |
Toutes les hospitalisations pour hépatite aiguë (codes diagnostiques CIM-10 K71.1, 71.2, 71.6, 71.9 et K72.0) de 2010 à 2014 ont été identifiées dans le SNDS. Les hépatites aiguës avec une cause identifiée ont été exclues. Les expositions d’intérêt étaient les benzodiazépines (codes ATC N05B, N05C) et antidépresseurs (N06A) délivrés entre 7 et 60jours précédant l’hospitalisation pour éviter les biais protopathique et d’indication. La population de référence était : (a) pour l’analyse cas-population, l’ensemble de la population française sur la période d’étude extrapolée à partir de l’EGB, échantillon permanent représentatif au 1/97ème du SNDS (b) pour l’approche cas-témoins, 5 contrôles/cas identifiés à partir de la même base et appariés sur l’âge et le sexe en utilisant la même date index. Pour chaque exposition d’intérêt, les résultats sont présentés en terme de : (a) nombre de cas d’hépatite par million de patients (MP) ou de patients-année (MPA) avec leur intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] ; (b) Odds Ratio (OR) [IC95 %], en comparaison avec une non-exposition au médicament d’intérêt.
Résultats |
Au total, 4807 cas ont été identifiés et appariés à 24 035 contrôles ; 3619 cas et 12 796 contrôles ont été exposés à au moins un médicament dans les 7–60jours avant hospitalisation (OR=3,1 [2,9–3,4]) ; 914 cas ont été exposés à au moins une benzodiazépine anxiolytique et 495 à au moins un hypnotique (versus 2289 et 1207 contrôles (OR=2,3 [2,1–2,5] et 2,2 [2,0–2,5])) ; l’exposition variait de 244 cas pour zolpidem à 5 cas pour estazolam. Les fréquences d’hépatite aiguë étaient de 43/MPA [37–47] pour l’ensemble des benzodiazépines, avec un risque individuel de 132 pour clotiazepam [62–244] ou hydroxyzine [113–153] à 32 [18–51] pour loprazolam. Le zolpidem était associé à 55 cas/MPA [47–62]. Par MP, les fréquences étaient de 45 [41–50] pour l’ensemble des benzodiazépines, variant de 68 [49–94] pour lorazepam à 26 [21–33] pour prazepam. Le zolpidem était associé à 36 [31–42] cas/MP, 28 [24–32] pour alprazolam, 30 [26–35] pour bromazepam. Les OR variaient de 7,5 [1,2–45] pour flunitrazepam à 1,5 [1,2–1,9] pour lorazepam, 2,1 [1,8–2,5] pour zolpidem et 1,7 [1,5–2,0] pour bromazepam ; 733 cas ont été exposés aux antidépresseurs vs. 1809 contrôles (OR=2,3 [2,1–2,5]), l’exposition variant de 137 cas exposés à escitalopram à 5 cas pour la fluvoxamine. Le taux d’événements/MPA variait de 115 [88–146] pour la mianserine à 32 [26–40] pour escitalopram ; par MP, ce taux variait de 118 [38–275] (fluvoxamine) à 31 [26–37] (escitalopram). Les OR variaient de 7,5 [1,2–44,9] pour le moclobemide ou 6,4 [2,9–14,0] pour l’agomelatine à 1,8 [1,5–2,2] pour escitalopram.
Conclusion |
Les risques associés à la majorité des benzodiazépines et des antidépresseurs sont du même ordre de grandeur au sein de chaque classe, avec quelques valeurs extrêmes, aucune n’étant inattendue.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hépatite aiguë, Médicaments psychotropes, Base de données
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Vol 67 - N° S4
P. S187 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.