Hospitalisation pour hépatite aiguë et exposition aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et aux analgésiques - 12/05/19
Résumé |
Objectifs |
Quantifier l’exposition aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et aux analgésiques précédant une hospitalisation pour hépatite aiguë à partir des données du Système national des données de santé (SNDS).
Méthode |
Toutes les hospitalisations pour hépatite aiguë (codes diagnostiques CIM-10 K71.1, 71.2, 71.6, 71.9 et K72.0) de 2010 à 2014 ont été identifiées dans le SNDS. Les hépatites aiguës avec une cause identifiée de maladie/lésion hépatique ont été exclues. Les expositions d’intérêt étaient : AINS (code ATC M01A), paracétamol (N02AA, N02BE) et tramadol (N02AX02) délivrés entre 7 et 60jours précédant l’hospitalisation pour éviter tous biais protopathique et d’indication. La population de référence était : (a) pour l’analyse cas-population, l’ensemble de la population française sur la période d’étude extrapolée à partir de l’EGB, échantillon permanent représentatif au 1/97ème du SNDS, (b) pour l’approche cas-témoins, 5 contrôles/cas identifiés à partir de la même base et appariés sur l’âge et le sexe en utilisant la même date index. Pour chaque exposition d’intérêt, les résultats sont présentés en terme de : (a) nombre de cas d’hépatite par million de patients (MP) ou de patients-année (MPA) avec leur intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] ; (b) Odds Ratio (OR) [IC95 %], en comparaison avec une non-exposition au médicament d’intérêt.
Résultats |
Au total, 4807 cas ont été identifiés et appariés à 24 035 contrôles. 3619 cas et 12 796 contrôles avaient été exposés à au moins un médicament dans les 7–60jours avant hospitalisation (OR=3,1 [2,9–3,4]) ; 815 cas ont été exposés à au moins un AINS (variant de 228 pour l’ibuprofène à 5 pour le nimésulide, parmi les 21 AINS ayant au moins 5 cas exposés) ; 1698 cas ont été exposés au paracétamol et 162 au tramadol. Le taux d’hépatite aiguë était de 75/MPA ou 18/MP [16-20] pour l’ensemble des AINS, et variait de 300/MPA [120–617] pour l’acide méfénamique à 38/MPA [11–88] pour le nimésulide, de 14/MP [9,5–19] pour le célécoxib à 2,7/MP [0,9–6,3] pour le nimésulide. Pour l’ibuprofène on trouve 8,9/MP [7,6–10,2] et 8,7/MP [7,2–10,4] pour le diclofénac. Le taux d’hépatite aiguë pour le paracétamol (seul ou en association) était de 105/MPA [95–117] ou 32/MP [28–35], et pour le tramadol seul de 91/MPA [77–106] et 19/MP [16–22]. Les OR dans l’analyse cas-témoins étaient de 1,4 [1,3–1,5] pour l’ensemble des AINS, variant de 3,5 [1,3–9,2] pour l’acide méfénamique, à 0,6 [0,25–1,6] pour le nimésulide, 1,4 [1,2–1,6] pour l’ibuprofène, 1,5 [1,3–1,9] pour le diclofénac, 2,1 [1,4–3,2] pour le célécoxib, 2,1 [1,1–4,2] pour l’étoricoxib. Les OR étaient pour le paracétamol de 1,8 [1,7–2,0], et pour le tramadol de 2,3 [2,0–2,8].
Conclusion |
Le risque d’hospitalisation pour hépatite aiguë était plus faible pour les AINS que pour les analgésiques. Il n’y a pas de différence majeure entre les AINS les plus utilisés. Le risque d’hospitalisation pour hépatite aiguë pour chaque AINS est en général plus faible que pour l’ensemble des médicaments combinés. Les antalgiques (paracétamol, tramadol) apparaissent associés à un risque au moins égal ou supérieur aux AINS, hors surdosage.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hépatite aiguë, AINS, Base de données
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Vol 67 - N° S4
P. S187 - juin 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.