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Utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et risque de cancer du sein dans une cohorte prospective de femmes ménopausées - 12/05/19

Doi : 10.1016/j.respe.2019.04.046 
M. Cairat a, , M. Al Rhamoun b, M. Gunter a, G. Severi b, L. Dossus a, A. Fournier a, b
a Section nutrition et métabolisme, Centre international de recherche sur le cancer, Lyon, France 
b Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), générations et santé, Inserm U1018, Gustave-Roussy, Villejuif, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’inflammation chronique pourrait jouer un rôle dans la survenue du cancer du sein et par conséquent les médicaments ayant des propriétés anti-inflammatoires comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pourraient diminuer le risque de survenue de ce cancer. Cependant, les résultats des études de cohorte ne sont pas concluants.

Objectif

L’objectif de cette étude était d’évaluer les associations entre utilisation d’AINS et risque de cancer du sein dans l’étude épidémiologique auprès de femmes de la Mutuelle générale de l’Education nationale (cohorte E3N).

Matériels et méthodes

L’étude E3N s’appuie sur une cohorte de 98 995 femmes volontaires françaises, adhérentes à la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN), suivies depuis 1990. Les informations relatives au mode de vie, aux facteurs reproductifs et aux antécédents médicaux ont été recueillies tous les deux à trois ans par auto-questionnaires. Les cancers auto-déclarés sont validés par obtention des comptes rendus anatomopathologiques. Depuis 2004, les données de remboursement de médicaments issues de la MGEN sont aussi disponibles. Les femmes ayant auto-rapporté une utilisation en cours d’AINS dans un des questionnaires envoyés en 2000 ou 2002, ou avec au moins deux remboursements dans une période de trois mois depuis 2004, ont été définies comme exposées aux AINS. L’exposition étant dépendante du temps, des modèles de Cox ont été utilisés pour estimer les Hazard Ratios (HRs) de l’association entre utilisation d’AINS et risque de cancer du sein, globalement et par sous-types de cancer du sein. Des tests d’interaction ont été réalisés sur les facteurs de risque de cancer du sein et sur les comorbidités pouvant être associées à l’utilisation d’AINS.

Résultats

Durant un suivi moyen de neuf ans, 2887 cas de cancer du sein ont été identifiés chez les 62 390 femmes ménopausées suivies (âge moyen au début du suivi : 63 ans). Parmi elles, durant le suivi, 6 % ont été exposées à l’aspirine, 13 % à l’ibuprofène, 13 % au diclofénac, 10 % au kétoprofène, 10 % au piroxicam, 8 % aux inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygenase-2 (COX-2) et 19 % aux autres AINS. Dans les modèles multivariés, aucune association statistiquement significative n’a été retrouvée entre l’utilisation d’AINS et le risque de cancer du sein [HR=1,00 (0,94–1,09)]. Les analyses par types d’AINS étaient semblables [HRaspirine=1,00 (0,82–1,22), HRibuprofene=0,93 (0,80–1,07), HRketoprofene=1,01 (0,87–1,19), HRdiclofenac=1,02 (0,88–1,18), HRpiroxicam=1,04 (0,90–1,21), HRinhibiteurs COX-2=0,98 (0,84–1,15), HRautres-AINS=1,01 (0,91–1,11)]. Les associations AINS-cancer du sein ne changeaient pas selon le sous-type de cancer du sein, les facteurs de risque et les comorbidités. En revanche, comparées aux non exposées, les femmes ayant commencé leur traitement d’AINS huit ans auparavant semblaient avoir un risque de cancer du sein diminué [HR=0,81 (0,68–0,95)] ainsi que celles ayant une durée d’utilisation cumulée de plus de 12 mois [HR=0,70 (0,44–1,10)].

Conclusions

Dans cette cohorte de femmes ménopausées, l’utilisation régulière d’AINS semble être associée à une diminution de risque de cancer du sein uniquement chez les femmes ayant commencé leur traitement au moins huit ans auparavant.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 67 - N° S4

P. S188 - juin 2019 Retour au numéro
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