À l’heure de la médecine par les preuves et de la toute-puissance diagnostique de l’image et des statistiques, quelle confiance et quelle place accorder, entre science et conscience, aux pratiques psycho-corporelles ? Face à l’extrême diversité des pratiques, les neurosciences peinent en effet à apporter des preuves reproductibles des bases neurales de pratiques empiriques pourtant millénaires en Orient ou de leur adaptation en Occident comme la sophrologie.

Seule l’approche phénoménologique, science de l’expérience de la conscience, permet de tracer le fil rouge commun des principaux processus cognitifs impliqués dans ces pratiques : étape indispensable à la conception des paradigmes expérimentaux.

À partir des travaux préliminaires de Lutz et Travis et d’une revue de la littérature, les auteurs illustreront, à partir d’une pratique phénoménologique, les divers processus cognitifs attentionnels rencontrés au cours de ces états méditatifs.

La pratique empirique de ces processus de réduction ou d’élargissement de la conscience de soi dans son environnement amène à les intégrer dans une dynamique de réseaux donnant à l’agentivité/intentionnalité les capacités de régulation et d’adaptation entre cognition, émotions saillantes et motricité.

Une telle approche phénoménologique des processus cognitifs d’attention et de conscience ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension neuro-scientifique des interventions non médicamenteuses en général et de la perlaboration en particulier, faisant ainsi retour au désir de Freud d’ancrer son œuvre dans la scientificité de la neurophysiologie.