Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) de type 1, ou algoneurodystrophie, se développe localement après un événement nociceptif, de façon disproportionnée par rapport à l’événement initial et ne restant pas limité au territoire de projection d’un nerf périphérique. Il associe à la douleur chronique un œdème, des troubles vasomoteurs, des rétractions tissulaires, une déminéralisation osseuse. [1Harden R., Bruehl S. Diagnostic criteria: the statistical derivation of the four criterion factors CRPS: current diagnosis and therapy Seattle: IASP Press (2005).  45-58

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Malgré le flou relatif de sa définition et de la variabilité des critères diagnostiques selon les sociétés savantes, l’on estime l’incidence du SDRC 1 à 15 cas pour 100,000 individus par an. Les multiples propositions thérapeutiques médicamenteuses (corticoïdes, kétamine, immunoglobulines, Biphosphonates) offrent une efficacité relative et n’évitent pas toujours la diffusion et la bilatéralisation du SDRC 1. À l’instar de publications médicales évoquant les blocs anesthésiques du ganglion stellaire, nous avançons la proposition thérapeutique d’une modulation de l’activité neurale sympathique par neurostimulation manuelle : la saturation neurale telle qu’elle est pratiquée dans le cadre de la Posturothérapie Neuro Sensorielle [2Villeneuve P. Dysfonctions neurales, algies posturales et neuro-stimulations manuelles. Apport du traitement manuel neural dans la douleur chronique. Clinique et traitement, méthodologie illustrée avec le nerf fibulaire profond Revue Ostéopathie 2013 ;  8 : 35-42

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Celle-ci se pratique à l’aide d’une pression digitale exercée sur le ganglion stellaire (main céphalique), combinée à la palpation sensorielle du territoire dysfonctionnel (main caudale). L’on évalue la mobilité et le gonflement tissulaires locaux puis leur modification sous l’effet de la pression exercée sur ce ganglion. Si cette mise en relation nerf-territoire est positive, l’on considère que l’interdépendance entre le ganglion stellaire et le segment corporel souffrant du SDRC 1 est confirmée et que la pression exercée par le doigt céphalique est suffisante. La manipulation consiste alors en un relâchement subit de cette pression, qui a pour effet de restaurer une activité neurale, sympathique en l’occurrence, proche de la physiologie. Le cercle vicieux nociception-sensibilisation centrale-hyperactivité sympathique s’en trouve rompu. Des saturations neurales appliquées aux nerfs glutéaux supérieurs ont récemment montré leur efficacité sur la douleur, la fonction, la flexibilité, la régulation posturale et la variabilité cardiaque [3Villeneuve P. MTP Rehab Journal 2017 ;  15 : 1-9

Cliquez ici pour aller à la section Références] tandis qu’une étude clinique de ce protocole appliqué au traitement du SDRC1 est en cours.