Le concept de chirurgie mini-invasive, désignant la chirurgie percutanée, c’est-à-dire pratiquée par des orifices cutanés sans dissection et à l’aide d’instruments arthroscopiques, a été appliqué abusivement à la chirurgie de la hanche qui reste une chirurgie sanglante à foyer ouvert avec une vision directe sur les sites osseux d’implantation. Ce type de technique, qui est en fait caractérisée par une incision courte, est censé diminuer les pertes sanguines et la douleur postopératoire et accélérer la récupération fonctionnelle. Ces avantages restent théoriques et n’ont jamais été démontrés par rapport aux voies classiques. En revanche, la récupération fonctionnelle a été considérablement améliorée par une conjonction de mesures extra-chirurgicales incluant les protocoles d’épargne sanguine, le contrôle de la douleur postopératoire et le raccourcissement des durées d’hospitalisation. Il n’y a aucune raison pour que ces protocoles d’optimisation des suites opératoires ne soient pas généralisés à l’ensemble des patients. Ils prennent une forme bien sûr différente en chirurgie programmée où le patient peut être préparé, notamment en corrigeant les facteurs de mauvais pronostique (anémie chronique, sevrage des addictions, éradication des foyers infectieux) et en chirurgie traumatologique pratiquée dans l’urgence relative. Dans cette dernière, une prise en charge pluridisciplinaire (nutritionnelle, gériatrique et de réadaptation fonctionnelle) notamment dans la période postopératoire immédiate est nécessaire pour améliorer le pronostic de cette chirurgie encore trop souvent négligée.

The concept of minimally invasive surgery, which refers to percutaneous surgery, i.e. surgery performed through skin orifices without dissection and using arthroscopic instruments, has been misused for hip surgery, which remains a bloody open-focus surgery with direct vision to the implant bone sites. This type of technique, which is characterized by a short incision, is expected to reduce blood loss and postoperative pain, and accelerate functional recovery. These advantages remain theoretical and have never been demonstrated compared to conventional approaches. On the other hand, functional recovery has been significantly improved by a combination of extra-surgical measures including blood saving protocols, postoperative pain control, and shortened hospitalization times. There is no reason why these postoperative optimization protocols should not be generalized to all patients. They take a different form, of course, in scheduled surgery where the patient can be prepared, by correcting the factors of poor prognosis (chronic anemia, withdrawal from addictions, eradication of infectious foci) and in trauma surgery performed in relative urgency. Multidisciplinary management (nutritional, geriatric and functional rehabilitation), particularly in the immediate postoperative period, is necessary to improve the prognosis of this last surgery, which is still too often neglected.