Pharmacologie de l’âme ou le mystère du placebo - 10/07/19
The placebo mystery or neurobiology of the soul
RÉSUMÉ |
L’histoire du mot placebo remonte à une erreur de traduction commise par Saint Jérôme dans la Vulgate (Bible en latin). Après divers avatars, le concept semble définitivement rattaché à la médecine scientifique, notamment aux essais comparatifs en pharmacologie. Il existe de nombreux éclairages tentant de rendre compte de ce curieux phénomène qui pourrait représenter environ un tiers des effets thérapeutiques observés, avec de grosses variations en fonction du médecin, du patient, de leur relation et de la maladie traitée. Au cours des deux dernières décennies, les avancées les plus importantes ont concerné l’interprétation pharmacobiologique de l’effet placebo. C’est d’abord dans le domaine de la douleur que la capacité du placebo à activer le système endorphinique a été mise en évidence, même si depuis, on a compris que d’autres mécanismes impliquant par exemple la cholécystokinine ou la dopamine sont également en jeu. La dépression et la maladie de Parkinson ont également été l’objet de recherches qui ont montré que le placebo est capable d’augmenter la transmission sérotoninergique pour la première et dopaminergique pour la seconde. Il ressort de toutes ces recherches neuropharmacologiques que d’un point de vue fondamental, le phénomène placebo passerait par l’activation des circuits de production des médicaments endogènes. D’un point de vue plus général, l’effet placebo peut être considéré comme la résultante de la capacité du médecin à optimiser les effets de l’attente de la guérison induits par la relation thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.SUMMARY |
The “ placebo “ concept started with Saint Jerome’s mistranslation of the first word of the ninth line of Psalm 116: instead of “ I will walk before the Lord “, he wrote “ I will please the Lord “ (Placebo Domino instead of ambulabo coram Domino). The placebo story is filled with quiproquos, mistakes and abuses. After many avatars, the placebo notion became firmly linked to medicine, and especially pharmacology. Nowadays, all new treatments are required to have proved their efficacy in randomized, placebo-controlled, double-blind trials. After a plethora of hypotheses based on psychology, behavorism, ethology, anthropology and sociology, proposing mechanisms of action based on patients’ suggestibility and expectations induced by doctors’ enthusiasm and beliefs, the past two decades have seen several new findings focusing on pharmacobiological phenomena. Animal studies provide fascinating information on immunological mechanisms and cancer outcomes in conditions of stress and pain. Placebo and nocebo mechanisms are now explained in terms of pain, endorphins, cholecystokinin and dopamine system activation, and possibly inflammation control. PET scans have been used to investigate these effects in depression and Parkinson’s disease. A role of genetic mechanisms is also emerging in the field of placebo neurobiology. In fact, the placebo effect might simply result from the medical art. Further studies are needed to maximize the placebo effect and to make it more consistent.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Placebo/histoire, Biologie, Pharmacologie
Key-words (Index medicus) : Biology, Pharmacology, placebo
Tirés à part : Docteur Patrick Lemoine, même adresse |
Vol 195 - N° 7
P. 1465-1476 - octobre 2011 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.