Porokératose éruptive superficielle disséminée associée à une hépatite virale E aiguë - 19/07/19
Eruptive disseminated superficial porokeratosis associated with acute hepatitis E
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Introduction |
Les porokératoses (PK) représentent un groupe de dermatoses rares, caractérisées par un trouble de la différenciation épidermique d’origine inconnue. Nous rapportons le premier cas de PK faisant suite à une hépatite virale E aiguë.
Observation |
Un homme de 69 ans était traité par radiochimiothérapie néo-adjuvante suivie d’une exérèse chirurgicale en avril 2017 pour un adénocarcinome localement avancé du rectum. Deux mois plus tard, il présentait un ictère associé à des lésions érythémato-squameuses annulaires, limitées par une lamelle kératosique. Sur le plan biologique, on notait une cytolyse et une cholestase. Le diagnostic d’hépatite virale E aiguë était retenu. En effet, la sérologie était positive en IgM et la PCR ARN VHE dans le sang mettait en évidence une réplication virale. Une cause lithiasique ou auto-immune était exclue et les autres sérologies virales (hépatites A, B et C, VIH, EBV et CMV) étaient négatives. La biopsie cutanée montrait une image typique de porokératose avec une lamelle cornoïde. Le diagnostic de PK éruptive superficielle disséminée associée à une hépatite virale E aiguë était posé.
Discussion |
La physiopathologie des PK est mal connue et probablement multifactorielle. Des PK ont été décrites au cours d’états d’immunosuppression induits par des traitements, et au cours de viroses telles que l’hépatite C ou l’infection VIH. Le VHE est à l’origine d’hépatites virales quasi-exclusivement aiguës, de pronostic variable selon le terrain. Des manifestations extrahépatiques du virus E ont été décrites, mais jamais d’atteinte cutanée. Dans le cas présent, l’immunodépression induite par la radiothérapie et la chimiothérapie associée à l’infection par le virus E ont pu déclencher un état d’immunomodulation favorable au développement de la porokératose.
Conclusion |
Nous rapportons le premier cas de PK éruptive associée à une hépatite virale E aiguë. Le rôle exact de ce virus dans la survenue de l’éruption cutanée reste toutefois à déterminer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
Porokeratosis (PK) is a rare form of dermatosis characterized by a keratinization disorder of unknown etiology. Herein we describe the first case associated with hepatitis E virus infection.
Patients and methods |
A 69-year-old patient with colorectal cancer treated with radiation and chemotherapy followed by surgery in April 2017 presented two months later with jaundice associated with annular keratotic lesions of the skin with a raised border. Blood tests revealed elevated liver enzymes and hyperbilirubinemia. Viral hepatitis E was diagnosed based on serology and viral PCR after other aetiologies such as obstruction, auto-immune disease and other viruses (HAV, HBV, HCV, HSV, HIV, EBV and CMV) had been ruled out. A skin biopsy showed a cornoid lamella. Disseminated superficial porokeratosis associated with hepatitis E infection was then diagnosed.
Discussion |
The mechanism of PK is unknown and probably involves a combination of different factors. PK has been described in patients with treatment-induced immunosuppression, solid cancer or AIDS, sometimes promoted by HCV viral infection, but never with concomitant HEV infection. A combination of immunosuppression induced by radio-chemotherapy and HEV infection could have prompted the development of PK in our patient.
Conclusion |
We report the first case of eruptive disseminated superficial porokeratosis associated with hepatitis E infection. The exact role of hepatitis E infection in the development of PK is still unclear.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Porokératose superficielle disséminée, Hépatite virale E, Immunodépression
Keywords : Disseminated superficial porokeratosis, Viral hepatitis E, Immunosuppression
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?