Lorsque la parole s’absente, le cri constitue souvent une énigme pour celui qui y est confronté. Nous analyserons les moments significatifs d’une psychothérapie où le cri a pu révéler des états psychiques et tenterons de les identifier. L’accompagnement présenté se déroule sur plus de 140 entretiens auprès d’une dame souffrant d’une démence mixte. Dans un premier temps, différentes situations nous amèneront à nous interroger sur la fonction de la voix selon le référentiel psychanalytique. De quoi est-elle constituée et quelle pourrait-être son action ? À partir de trois entretiens spécifiques, nous ferons l’hypothèse que le cri porterait en lui la valeur d’un « affect-phrase », du moins pour la situation étudiée. Comment ce dernier pourrait-il se mettre en place ? Enfin, en quoi notre hypothèse vient-elle réinterroger de précédentes conceptions théoriques ?

When words fail us, screaming or shouting can often be a mystery with which we are confronted. In the context of psychotherapy, we will analyze the crucial moments when screaming or shouting revealed certain psychological states, and we will attempt to identify these states. This accompaniment presented includes over 140 interviews with a woman suffering from mixed dementia. First, various situations will lead us to investigate the function of the voice in relation to its psychoanalytic referent. What does the voice represent and what is its purpose? Then, three clinical vignettes will guide us towards the hypothesis that screaming or shouting has an “affect-utterance” value, at least for the case under study. How is this established? Finally, how far can our hypothesis lead to the reconsideration of previous theoretical concepts?