De nombreux aidants de patients déments se sentent emprisonnés du fait d’obligations, de craintes, de peurs, qui les contraignent à rester enfermés, à la fois physiquement au domicile et psychologiquement. Ces difficultés impliquent de mettre en œuvre des processus d’adaptation d’un point de vue fonctionnel, mais aussi affectif et relèvent pour une large part de la relation à la personne dépendante. La qualité de la relation aidant–aidé constitue donc un facteur critique, qui détermine la nature de l’aide et le bien-être des aidants eux-mêmes, mais aussi les conditions de l’élaboration du rôle d’aidant, ainsi que de son évolution. Cette évolution est marquée par la survenue des événements marquants qui jalonnent la démence, ce qui implique de concevoir progressivement une nouvelle façon de concevoir leur proximité relationnelle avec le proche malade.

Informal caregivers of dementia patients often feel trapped because of their commitment, their worries and their fears, compelling them to remain confined to the home. These constraints imply the implementation of adjustment processes, both functional and emotional. The adaptation to these challenges is strongly conditioned by the relationship between the caregiver and the dependent person. Thus, the quality of the caregiver-care receiver relationship is a crucial factor that determines the nature of assistance provided and the well-being of the caregivers themselves. It also determines the elaboration of the role of the caregiver, and the way it will evolve. This evolution is affected by the occurrence of key events as the dementia progresses, which means that caregivers need to progressively come up with new ways of living with the demented person.