La dermatite actinique chronique est traitée, habituellement, par des immunosuppresseurs généraux. Nous rapportons deux cas de dermatite actinique chronique traités par tacrolimus topique.

Deux hommes, âgés de 60 et 70 ans, atteints d'une dermatite actinique chronique depuis plus de 2 ans, étaient traités par des immunosuppresseurs. En raison de l'inefficacité de ces traitements et de leur mauvaise tolérance, un traitement par tacrolimus topique était appliqué. Une rémission complète des lésions était obtenue en 2 mois. Les symptômes récidivaient dès l'arrêt des applications.

Ces observations, associées aux 10 autres déjà publiées, confirment l'intérêt du tacrolimus topique dans le traitement de la dermatite actinique chronique. Le tacrolimus ayant principalement pour cible le lymphocyte T activé, il a été proposé avec succès dans différentes dermatoses inflammatoires et son indication est logique dans le traitement de la dermatite actinique chronique. Dans cette indication, un résultat spectaculaire en quelques semaines est obtenu avec des applications biquotidiennes de tacrolimus pommade 0,1 p. 100. Cependant, les symptômes réapparaissent immédiatement lors de la décroissance des doses, si bien qu'un traitement d'entretien de très longue durée, voire définitif, est probablement nécessaire. L'innocuité des applications de tacrolimus pendant des périodes de 3 ans a été démontrée dans la dermatite atopique. Chez les malades traités par tacrolimus pour une dermatite actinique chronique, une vigilance prolongée est cependant nécessaire en raison, d'une part, d'un risque carcinogène théorique lié à la physiopathologie particulière de la dermatite actinique chronique qui s'accompagne d'un déséquilibre des sous-populations lymphocytaires T et en raison, d'autre part, de la durée prolongée des traitements.

Chronic actinic dermatitis is usually controlled under systemic immunosuppressive drugs. We report herein two patients successfully treated with topical tacrolimus.

Two men aged 60 and 70 years were treated for chronic actinic dermatitis for two years using systemic immunosuppressive drugs. Due to drug intolerance and treatment resistance, systemic treatment was substituted by topical tacrolimus. Cutaneous lesions improved dramatically within two months but withdrawal of daily application was immediately followed by recurrence of the lesions.

Our cases, together with the 10 others reported in the literature, confirm the efficacy of topical tacrolimus in the treatment of chronic actinic dermatitis. Since tacrolimus chiefly targets activated T lymphocytes, it has been successfully deployed in various inflammatory dermatoses and its use is logical in the treatment of chronic actinic dermatitis. While dramatic improvement is achieved within a few weeks in this indication with twice-daily applications of tacrolimus ointment 0.1%, symptoms recur rapidly on dosage reduction, and extremely long-term, or even lifelong, treatment is thus probably needed. Topical tacrolimus application has been shown to be safe for periods of three years. However, the peculiar mechanism of chronic actinic dermatitis with a pronounced imbalance in T-cell subsets raises the question of theoretical risk of carcinogenicity of tacrolimus applications, and this, together with the prolonged duration of treatment, calls for long-term follow-up of chronic actinic dermatitis patients.