Les organophosphorés (OPs) sont des composés chimiques toxiques développés en tant qu’insecticides et agents de guerre. Ils sont le plus souvent neurotoxiques et perturbent le système nerveux en bloquant la transmission cholinergique. Les OPs seraient responsables de nombreuses intoxications dans le monde. La toxicité de ces composés peut être liée soit à une exposition aigüe, soit à une exposition chronique et leurs effets ont été étudiés sur différents modèles animaux. Ces derniers ont également été utilisés pour évaluer l’efficacité d’antidotes. Des stratégies basées sur l’utilisation d’enzymes pouvant piéger (bioscavengers stœchiométriques) ou dégrader (bioscavengers catalytiques) les OPs, ont été notamment étudiées puisqu’elles permettent une décontamination efficace, sans toxicité, ni impact environnemental. Cette revue rassemble les résultats obtenus in vivo avec des enzymes à travers trois niveaux de prise en charge: la prophylaxie, le traitement et la décontamination externe. L’efficacité des traitements enzymatiques évalués dans différents modèles animaux, est présentée et la pertinence de ces modèles est également discutée pour une meilleure extrapolation à l’homme.

Organophosphorus compounds (OP) are toxic molecules developed as insecticides and chemical warfare nerve agents (CWNAs). Most OP are neurotoxic and act as nervous system disruptors by blocking cholinergic transmission. They are therefore responsible for many poisonings worldwide. OP toxicity may result either from acute or chronic exposure, and their poisoning effect were evaluated using several animal models. These latter were also used for evaluating the efficacy of antidotes. Strategies based on enzymes that can trap (stoichiometric bioscavengers) or degrade (catalytic bioscavengers) OP, were particularly studied since they allow effective decontamination, without toxicity or environmental impact. This review summarizes the results obtained in vivo with enzymes through three levels: prophylaxis, treatment and external decontamination. The efficiency of enzymatic treatments in different animal models is presented and the relevance of these models is also discussed for a better extrapolation to humans.