Infection de kystes dans la polykystose autosomique dominante : facteurs de risque d’échec thérapeutique et de rechute - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
L’infection de kyste rénal est fréquente dans la PKD. Les modalités diagnostiques et surtout thérapeutiques ne sont pas clairement établies et les facteurs de risque d’échec thérapeutique et de rechute ne sont pas connus.
Méthodes |
Nous avons analysé rétrospectivement 141 cas d’infections de kyste rénal survenus chez 91 patients suivis dans notre institution entre 2000 et 2018. L’infection était certaine si confirmée par ponction kystique, probable si critères radiologiques (TEP-18FDG, scanner, IRM) ou possible si critères cliniques (fièvre, douleur abdominale, CRP>50mg/L, exclusion d’autre diagnostic).
Résultats obtenus ou attendus |
L’âge médian était de 53 ans (73 % de femmes), 6/91 étaient dialysés, 29/91 transplantés du rein. Un germe était retrouvé dans 77 % des cas, le plus souvent Escherichia coli (84 %). Onze cas étaient certains, 74 probables, 56 possibles. L’échec thérapeutique, défini par la persistance de fièvre, syndrome inflammatoire, prélèvements microbiologiques positifs, après 72h d’antibiothérapie adaptée, avec nécessité de modification d’antibiothérapie (15/141, 11 %), drainage (9/141, 6 %) ou néphrectomie (5/141, 3,6 %) était de 22/141 (15,6 %). Les facteurs associés à l’échec étaient : valeur élevée (médiane de 210 contre 145mg/L) de CRP (p=0,003), taille du kyste (>5cm) (p=0,004), épaississement de paroi (p<0,001), présence de cloisons (p=0,010), d’air intra-kystique (p=0,010), abcédation (p<0,001), et documentation de Staphylococcus aureus (p<0,001). Le risque de rechute définie par une récidive au même germe>14jours après la fin de l’antibiothérapie était de 14 % dans l’année. En cas d’infection kystique prouvée ou probable, l’utilisation d’antibiotiques lipophiles (quinolones ou cotrimoxazole) diminuait ce risque (HR=0,34 [0,12–0,97], p=0,04). Une durée d’antibiothérapie de minimum 4 semaines ou moins de 3 semaines étaient associées à 2 % et 53 % respectivement de rechute dans l’année (p<0,001).
Conclusion |
Ce travail suggère que certains critères radiologiques et microbiologiques peuvent prédire le risque d’échec thérapeutique dans l’infection de kyste rénal, et que l’utilisation d’antibiotiques lipophiles pendant au moins 4 semaines diminue significativement le risque de rechute.
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Vol 15 - N° 5
P. 263 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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