En 2018, une étude de registre a mis en évidence une surmortalité des patients dialysés chroniques dans les centres utilisant les concentrés acides citratés. Face à ce risque potentiel, nous avons conduit une étude rétrospective dans plusieurs centres de dialyse.

Cette étude multicentrique rétrospective a été menée dans 6 secteurs de dialyse. Les patients incidents en hémodialyse chronique (>90jours) ont été inclus du 01/01/2008 au 15/10/2018. Les données initiales, l’exposition au citrate, acétate et HCl, les données biologiques et la date éventuelle de décès ont été répertoriés pour chaque patient. L’objectif principal était de comparer la survie des patients exposés au citrate (CIT100 %) à celle des patients non exposés au citrate (CIT0 %). Afin d’obtenir des groupes comparables, un score de propension (PSM) a été établi en prenant en compte plusieurs variables : âge, score de Charlson, sexe, abord vasculaire, diabète, maladie cardiovasculaire et type de dialyse. Chaque patient CIT100 % a été apparié à 2 patients CIT0 % pour établir les courbes de survie et les analyses multivariées.

Un total de 1132 patients ont été inclus. Après PSM, la population étudiée comportait 169 patients CIT100 % et 338 patients CIT0 %. Les patients CIT100 % avaient un BMI plus important, une exposition plus importante à l’HDF, une albuminémie plus basse. La calcémie et la PTH étaient identiques. L’index de résistance à l’EPO, le Kt/V, la bicarbonatémie étaient plus faibles dans le groupe CIT100 %. Les courbes de survie après PSM étaient superposables (p=0.06). Les analyses multivariées ajustées sur l’âge, l’IMC, le score de comorbidité, la présence de MCV, l’exposition à l’HDF et le temps de dialyse ne modifiaient pas les résultats (HR=0.79, IC : 0.52–1.21).

Cette étude rétrospective multicentrique, dans laquelle l’exposition individuelle pour chacun des 3 concentrés acides était connue, permet d’établir l’innocuité du citrate, et cela même lorsqu’il est réinjecté à haut volume en HDF-POST.