La maladie rénale chronique est un problème majeur de santé publique. Elle touche principalement le sujet âgé, où sa prévalence atteint 50 % dans certaines publications. L’USRDS déclare que cette prévalence est surestimée à cause du non-respect du critère de la chronicité de la maladie, ce qui représente un biais majeur.

Afin de démontrer l’intérêt du bilan de confirmation de la maladie rénale chez la population âgée et ses implications épidémiologiques, nous avons réalisé cette étude. Une enquête transversale de type ménage, réalisée entre août 2015 et avril 2016. L’enquête a concerné un échantillon représentatif de 451 sujets âgés des plus de 65 ans. Tous les sujets ont bénéficié d’une estimation de la fonction rénale par 5 formules et d’un dosage du RPC. Tous les sujets ayant une anomalie au premier bilan ont été revus à 3 mois.

Un total de 451 sujets âgés (244 hommes et 207 femmes). 57,4 % de la population sont suivis pour HTA, 29,7 % pour diabète et 7,5 % pour une MRC. La prévalence de la MRC (un seul bilan) varie entre 29,50 % selon le protocole MDRD 4v+RPC, et 43,90 % selon Cockcroft+RPC. La prévalence finale (deux bilans) varie entre 19,50 % selon le protocole MDRD 4v +RPC et 28,20 % selon le protocole BIS1+RPC. La comparaison des prévalences selon les différents protocoles a montré que la différence absolue varie entre 10,00 % et 18,6 %, et la différence relative varie entre 31,55 % et 42,37 %.

La prévalence de la maladie rénale chronique chez le sujet âgé est surestimée. Notre étude a démontré l’intérêt de confirmer l’atteinte rénale au bout de 3 mois, afin d’éliminer la surestimation de la prévalence de cette maladie chez la population âgée. Cette approche pourrait changer totalement épidémiologie actuelle de la maladie rénale chronique.