La confection d’un abord vasculaire pour l’hémodialyse est un geste chirurgical de routine. La neuropathie ischémique monomélique (NIM) en est une complication rare, souvent corrélée à un syndrome de vol vasculaire, entraînant des dommages fonctionnels irréversibles, et nécessitant un diagnostic rapide, dont la prise en charge repose sur la ligature de l’abord vasculaire.

Nous rapportons un cas de monomélite ischémique secondaire à un syndrome de vol vasculaire compliquant la confection d’une FAV. Nous rapportons le cas une patiente de 63 ans, hypertendue, dyslipidémique, hémodialysée sur cathéter jugulaire, qui bénéficie de la confection d’une fistule huméro-céphalique gauche. Le lendemain de l’intervention, elle présente une douleur de la main gauche côtée 6/10 sur l’EVA, l’examen clinique trouve une asymétrie de chaleur des deux mains, ainsi qu’une altération de la sensibilité tactile et thermique et une perte totale de la force de la poigne évoquant un syndrome de vol vasculaire. Il est procédé à la fermeture de la FAV devant une artère radiale grêle. Dès le lendemain, apparaît une hyperesthésie douloureuse au niveau du territoire du nerf médian évoquant le diagnostic d’une monomélite ischémique secondaire à un syndrome de vol vasculaire confirmée par une altération sévère à l’EMG, recontrôlé un mois plus tard. Le traitement neurochirurgical n’est pas retenu, seul des antalgiques morphiniques au long cours.

La NIM est responsable de troubles sensitivo-moteurs sévères du membre supérieur. L’artère humérale étant la seule à vasculariser la zone de l’avant-bras sous le coude, zone irriguant les vasa nervorum pour les 3 nerfs principaux du membre supérieur. Elle est souvent due à la coexistence de 2 lésions : artérielles favorisantes et neuropathie préexistante.

La NMI est une complication rare et grave, associée le plus souvent à un évènement ischémique, que doit connaître tout néphrologue pour un diagnostic rapide et une préservation du pronostic fonctionnel.