L’activité physique est généralement altérée chez le patient hémodialysé chronique. Les études confirment le bénéfice du maintien ou de la reprise de l’activité physique chez ces patients. Pour cette raison, notre étude vise à évaluer la sédentarité à l’aide d’un score d’activité physique de DIJON chez les hémodialysés chroniques et à identifier les facteurs liés à une baisse de l’activité physique chez eux.

Nous avons mené, durant le mois de février 2019, une étude transversale descriptive et analytique chez les patients hémodialysés chroniques de deux centres d’hémodialyse. Nous avons utilisé le questionnaire de Dijon pour mesurer l’AP en prenant en compte les activités quotidiennes, sportives ou de loisirs. Les valeurs de référence du niveau d’AP sont 0–10 (faible), 10–20 (moyen), et 20–30 (élevé).

Notre étude a inclus 127 patients. L’âge moyen était de 51±15 ans avec une prédominance féminine. Le niveau d’activité physique global était élevé à 23,9±2,54 chez 30 % des patients, moyen à 14±2,9 chez 22 % des patients et faible à 7,48±2,08 chez 48 % des hémodialysés. L’analyse en régression linéaire multiple montre que les variables expliquant le score de DIJON dans notre population sont par ordre de contribution : l’ancienneté en hémodialyse (β=−0,283 ; t=−4,196 ; p<0,001), l’urémie pré-dialytique (β=0,270 ; t=3,987 ; p<0,001), la néphroangiosclérose (β=−0,219 ; t=−3,267 ; p=0,001), la profession (β=−0,229 ; t=−3,305 ; p=0 ?001), le sexe féminin (β=−0,190 ; t=−2,793 ; p=0 ?002), l’anémie (β=−0,229 ; t=−3,172 ; p=0,002) et le tabagisme (β=−0,190 ; t=2,793 ; p=0,006).

Nos résultats montrent que le niveau d’activité physique est lié à de nombreux paramètres dont certains sont modifiables. La prescription d’un programme adapté et personnalisé améliorerait le pronostic lié aux comorbidités et à la qualité de vie de nos patients.