La masse graisseuse abdominale constitue un important facteur de risque cardio-vasculaire dans la population générale ainsi que chez les hémodialysés. L’indice de masse corporelle (IMC) est l’outil le plus simple à utiliser pour mesurer le surpoids et ou l’obésité mais son utilisation chez les patients hémodialysés pour évaluer l’accumulation des lipides athérogènes reste controversée. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’adiposité abdominale de nos patients en mesurant l’index de conicité (IC) et de rechercher une éventuelle corrélation avec les marqueurs nutritionnels et inflammatoires.

La mesure de l’IC se base sur le tout de taille, la taille et le poids du patient. Il s’agit d’une étude transversale menée chez les patients suivis dans notre unité d’hémodialyse à l’Hôpital Hédi-Chaker.

Notre étude a inclut 78 patients avec un âge moyen de 50,87±15,6 ans. La néphropathie initiale était indéterminée dans 33 % des cas. La moyenne de l’IC était de 1.3±0.12 avec des extrêmes allant de 1.13 à 1.63. L’IC était plus élevé chez les patients en surpoids et obèses (index de masse corporel>26kg/m²) et chez les sujet de sexe féminin. Une corrélation positive significative a été retrouvé entre IC et triglycérides (p<0,05),pour l’hémoglobine (p=0,02) ainsi que pour la CRP comme bio marqueur de l’inflammation avec une p à 0,04. Le score de malnutrition et inflammation (MIS) était plus bas chez les patients avec un IC élevé. La présence de calcifications vasculaires au niveau de l’aorte abdominale calculées sur une ASP de profil était plus importante pour des patients ayant un IC supérieur à 1,5 avec une différence non significative.

La masse graisseuse abdominale mesurée par l’IC paraît directement liée à l’inflammation en hémodialyse comme nous l’avons constaté chez nos patients. D’autres études plus larges en HD seront nécessaires afin de mieux valider cet index.