Le syndrome de jambes sans repos (SJRS) est un désordre sensitivomoteur rare défini par la sensation de paresthésies, brûlures ou picotements survenant lors du repos avec envie irrésistible de bouger les membres inférieurs responsables ainsi d’une importante altération de la qualité de vie. Sa prévalence semble plus élevé dans la population hémodialysée.

L’objectif de notre étude est d’estimer la prévalence du SJRS dans notre unité d’hémodialyse (HD), d’apprécier sa sévérité ainsi que ses caractéristiques clinico-biologiques. Il s’agit d’une étude transversale menée dans notre unité d’HD à l’Hôpital Hédi Chaker incluant 78 patients. Pour le diagnostic du SJRS, nous nous sommes basés sur les critères diagnostiques proposés par le groupe international d’étude du SJRS.

Nous avons colligé 78 patients dont l’âge moyen était de 50,87±15,6 ans. Nous avons divisé notre population en 2 groupes : G 1 comportant les sujets atteint du SJRS soit 12 patients (15,4 %) et G2 indemne de ce syndrome soit 66 patients (84,6 %). On a noté que les sujets atteints du SJRS tendent à être plus âgés avec des moyennes respectives dans le G1 et le G2 de 56 ans et 49,8 ans. Le diabète était plus fréquent chez les sujets du G1. En comparant les différents paramètres biologiques, on a noté que le fer était plus bas dans le G1 avec des moyennes respectives dans le G1 et le G2 de 8,6μg/dl et 11μg/dl mais sans différence significative. L’hypocalcémie était plus marquée dans le G1 par rapport au G2 avec des moyennes respectivement de 2,1 et 2,26mmol/l avec différence significative (p=0,02). En outre, le rapport Kt/V et le pourcentage de réduction de l’urée PRU étaient plus bas dans le G1 sans significativité.

Le SJRS demeure une pathologie sous-diagnostiquée chez l’hémodialysé chronique.