La dialyse péritonéale (DP) représente avec l’hémodialyse (HD) et la transplantation rénale (TR), les différents moyens offerts aux malades en insuffisance rénale terminale (IRT). Malgré les importants progrès réalisés dans cette technique, elle reste utilisée chez seulement 15 % des patients en IRT.

Les données de la littérature sont pauvres en ce qui concerne les causes de sortie de la DP. Nous nous sommes proposés d’étudier les sorties de la DP par une étude rétrospective des patients traités initialement par DP dans un service hospitalo-universitaire. Tous les patients qui ont débuté la DP entre le 1er mai 2007 et le 30 avril 2019 ont été inclus dans notre étude et les données ont été recueillies de façon rétrospective à partir de leurs dossiers médicaux.

Parmi les 114 malades inclus, 84 patients sont sortis de la DP en moyenne au bout de 2,2 ans [0,24–7,78], et ce en raison du décès(DC) dans14,3 %, de la TR dans 29,8 %, de la récupération d’une fonction rénale normale dans 1,2 % et du transfert en hémodialyse(THD) dans 54,8 %. Le THD a été réalisé en moyenne au bout de 2,13 ans [0,24–7,15], en raison essentiellement de la perte d’ultrafiltration et ce dans 30,4 %, des complications mécaniques dans 15,2 %, des péritonites dans 10,9 % et de l’intolérance psychologique dans 10,9 % des cas. Le DC est dans tous les cas sans rapport avec la technique. La sortie de DP était précoce (<1 an) dans 33 cas (39,3 %) avec un délai moyen de 225jours [87–361] et un THD dans 18 cas et ce principalement en raison de l’intolérance psychologique du patient.

Le THD est un événement fréquent en DP, sa survenue majoritairement tardive dans notre cohorte explique en partie la prédominance de la perte d’ultrafiltration par rapport aux péritonites et complications mécaniques.