L’anxiété et la dépression sont considérées comme des troubles fréquents chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique terminale.

Le but de cette étude est d’établir le lien entre la satisfaction des critères de dialyse adéquate et le profil psychologique des hémodialysés. Il s’agit d’une étude transversale portant sur 57 patients adultes en hémodialyse périodique à raison de 3 séances par semaine. Les troubles anxio-dépressifs ont été évalués par l’échelle de Hamilton.

L’âge moyen des patients était de 53,43 ans, avec un sex-ratio de 1,08. Le niveau socio-économique était jugé mauvais dans 70 % des cas. 24,5 % patients sont diabétiques. L’ancienneté moyenne de l’hémodialyse était de 7,47 ans (4 mois–32 ans). L’anxiété a été retrouvée chez 54 % dont 7 cas d’anxiété majeure. La moyenne du score de l’anxiété était de 12. La dépression a été retrouvée chez 52 % dont 13 cas de dépression modérée et 2 cas de dépression sévère avec des idées suicidaires. La moyenne de dépression était de 12,5. La pression artérielle moyenne est plus élevée chez les patients présentant des troubles anxio-dépressifs. Ces derniers ont également une tendance à la dénutrition chez 50 % des cas. C’est le cas également pour l’anémie dont la sévérité est corrélée au degré de la dépression. Par ailleurs la dépression est plus fréquente chez les patients hépatiques chroniques (6 cas). Aucun patient dans notre série n’a bénéficié auparavant d’un examen psychiatrique à la recherche de ces troubles, et par conséquent, aucun n’était sous traitement antidépresseur ou anxiolytique au moment de l’étude.

Vu la fréquence élevée de ces troubles en hémodialyse chronique, une collaboration néphrologue–psychiatre doit être renforcée pour proposer aux patients ainsi qu’à leurs familles une prise en charge plus globale garantissant une survie plus longue et une meilleure qualité de vie.