Endocardite aortique aseptique révélant une granulomatose avec polyangéite - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
La granulomatose avec polyangéite (GPA) est une vascularite des petits vaisseaux, à expression ORL, rénale et pulmonaire. Les atteintes cardiologiques sont rares. Nous rapportons le cas d’une GPA avec néphropathie glomérulaire (NG) révélée par une endocardite aortique aiguë aseptique.
Méthodes |
Une femme de 57 ans est adressée pour suspicion d’endocardite infectieuse devant une insuffisance cardiaque aiguë fébrile par insuffisance aortique. Ses antécédents sont marqués par des otites séro-muqueuses répétées. On retrouve une insuffisance aortique grade II, un aspect d’abcès péri-aortique et un syndrome inflammatoire. Un remplacement valvulaire aortique par bioprothèse est effectué, associé à une antibiothérapie par amoxicilline et gentamicine. Le bilan infectieux exhaustif restera négatif. L’examen anatomopathologique de la valve montre des granulomes à polynucléaires éosinophiles sans nécrose caséeuse, et des plasmocytes polyclonaux sans argument pour une maladie à IgG4. L’évolution est marquée par l’apparition d’une NG (IRA avec une créatininémie 160μmol/L, protéinurie 1,6g/j, hématurie microscopique, pression artérielle 145/95mmHg) et l’aggravation du syndrome inflammatoire. Une PBR transjugulaire retrouve un glomérule avec prolifération extracapillaire. L’immunofluorescence est non contributive. La médullaire est fibreuse. Les ANCA anti-MPO sont positifs à 22mUI/L, le complément normal. Le diagnostic de GPA anti-MPO est retenu.
Un traitement d’attaque par corticoïdes et cyclophosphamide est instauré, remplacé (neutropénie fébrile) par du rituximab 375mg/m2, 4 cures hebdomadaires puis semestrielles.
Résultats obtenus ou attendus |
Douze mois après le début du traitement, il n’y a plus de protéinurie ni d’hématurie, ni syndrome inflammatoire, la pression artérielle est normale sans traitement. Il persiste une insuffisance rénale stable (créatinine 146μmol/L), liée à la fibrose médullaire. La bonne réponse clinico-biologique au traitement est un argument diagnostic rétrospectif.
Conclusion |
Les valvulopathies au cours des GPA sont rares. Une NG peut se rencontrer au cours des endocardites infectieuses et doit conduire à la PBR et au dosage d’ANCA pour ne pas méconnaître une GPA de pronostic sévère sans traitement immunosuppresseur.
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Vol 15 - N° 5
P. 333 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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