Rôle et impact rénal d’une cristallurie positive aux cristaux d’antibiotiques chez les patients atteints d’endocardite infectieuse - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
L’endocardite infectieuse (EI) est une pathologie rare mais fréquemment compliquée d’insuffisance rénale (IR). Parmi les mécanismes physiopathologiques décrits, la néphropathie microcristalline aux cristaux d’antibiotiques semble être sous évaluée.
L’objectif de notre étude est de décrire la prévalence et l’impact sur le pronostic rénal des cristaux urinaires d’antibiotique ainsi que d’identifier les facteurs associés à leur survenue.
Méthodes |
Tous les patients admis pour suspicion d’EI sur une période de 12 mois et traités par antibiothérapie ont bénéficié d’une ou plusieurs cristalluries. Cette analyse était réalisée par microscopie en lumière polarisé et spectroscopie infrarouge sur urines fraîches.
Le critère de jugement principal était la présence de cristaux d’antibiotique. Les critères de jugement secondaires étaient la survenue d’une IRAiguë durant l’hospitalisation et le DFG à j14. Un modèle de régression mixte a été appliqué afin de prendre en compte le caractère longitudinal des cristalluries réalisées.
Résultats obtenus ou attendus |
65 cristalluries issues de 34 patients ont été réalisées.
Le délai médian de réalisation de la 1e cristallurie était de 5[3–6]jours. 18/65 prélèvements issus de 14/34 patients sont révenus positifs. La créatininémie concomitante de l’analyse urinaire était de 99[65–206]μmol/L. La présence de cristaux était associée à une concentration sérique d’amoxicilline élevée (OR=1,02[1,01–1,05]) et un pH urinaire bas (OR=0,79[0,62–0,94]).
Une IRAiguë était observée chez 18/34 des patients. Aucune association entre une cristallurie positive et la survenue d’une IRA n’était retrouvé (p=0,9). À j14, 11/34 patients avaient un DFG<60mL/min/1,73 m2. Une cristallurie positive n’était pas associée à cet outcome (p=0,10). Chez les patients sans IRC, une tendance statistique avec un DFG<60mL/min/1,73 m2 (p=0,06) était observée.
Conclusion |
Chez les patients traités par antibiothérapie pour EI, la survenue de cristaux urinaire d’antibiotiques est fréquemment observée et associé au pH urinaire et à la concentration sérique d’antibiotique. Il n’a pas été observé d’association avec le pronostic rénal. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
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Vol 15 - N° 5
P. 335-336 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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