L’Insuffisance rénale (IR) qu’elle soit aiguë (IRA) ou chronique est un problème de santé publique. Une cohorte récente de patients admis pour IR illustre la situation actuelle.

Il s’agit d’une étude prospective, transversale, réalisée sur 13 mois (janvier 2018–janvier 2019).

Nous avons inclus tous les patients présentant une IR. Le DFG était estimé selon l’équation MDRD. Les caractéristiques cliniques, biologiques et morphologiques d’IR, ont été étudiées.

Trois cent soixante-huit patients ont été colligés dont 208 hommes (56 %). L’IRA était notée dans 196 cas (53 %) et la MRC dans 172 cas (47 %). L’âge moyen était 52 ans (6 mois–94 ans). L’HTA (49 %), l’anémie (39 %), l’hyper-uricémie (28 %) et la protéinurie (13 %) étaient les principaux facteurs de progression de la MRC. Les néphropathies étaient probablement vasculaires (62 cas), mixtes (54 cas), glomérulaires (24 cas), tubulo-interstitielles (22 cas), indéterminées (7 cas) et héréditaires (3 cas). L’IRA était fonctionnelle (22 cas), organique (137 cas) et obstructive (37 cas). Les IRA organiques étaient représentées par les lésions probables de nécrose tubulaire aiguë (NTA) dans 115 cas. La NTA était d’origine infectieuse (68 cas), ischémique (40 cas) et toxique (7 cas). Le traitement était conservateur ; les antihypertenseurs dans 198 cas (54 %) avec la trithérapie dans 48 cas (27 %). L’hémodialyse était indiquée chez 137 cas (37 %), elle n’a pu être faite que pour 11 patients (8 %). Il y avait 115 décès.

Les Néphrologues restent désarmés du fait d’une offre très limitée en matière d’Epuration Extra-rénale (EER). Un patient sur 3 admis pour IR à l’hôpital Général, meurt d’urémie mal tolérée faute d’accès à l’EER. La disponibilité de cette thérapie dans les hôpitaux publics s’avère urgente pour améliorer le pronostic des malades rénaux à Pointe-Noire.