Utilisation de la colchicine chez les patients insuffisants rénaux sévères et/ou dialysés : état des lieux des pratiques - 26/08/19
Résumé |
Introduction |
La colchicine est un médicament à marge thérapeutique étroite, dont les référentiels contre-indiquent sa prescription chez les patients insuffisants rénaux sévères (IRS).
Méthodes |
L’objectif de cette étude est de réaliser un état des lieux de l’utilisation de la colchicine chez les patients IRS et/ou dialysés.
Un questionnaire a été complété par les praticiens des services les plus consommateurs de colchicine : néphrologie, cardiologie, médecine interne et rhumatologie. Celui-ci s’intéresse au prescripteur (statut, ancienneté, spécialité), à l’utilisation de la colchicine dans la population cible (fréquence de prescription, indications, posologie, etc.) ainsi qu’aux profils de tolérance et d’efficacité (note de 1=médiocre à 10=excellent) selon leur expérience personnelle.
Résultats obtenus ou attendus |
Au total, 16 internes et 15 seniors ont participé : 87 % (n=27) prescrivent la colchicine chez les patients IRS contre 58 % (n=18) chez les patients dialysés, différence observée pour toutes les spécialités hors néphrologie. L’indication principale est l’accès aigu de goutte (90 %), puis maladie périodique, chondrocalcinose et péricardite représentant chacune 30 %. Un sentiment de frein à sa prescription est perçu par 76 % des prescripteurs, toute ancienneté et spécialité confondues, et 97 % disent adapter la posologie entre 0,5–1mg/jour. La surveillance du traitement est clinico-biologique : nausées, vomissements, diarrhées et hématoxicité sont majoritairement mentionnés. Les notes moyennes de tolérance à posologie d’un normorénal et posologie réduite sont respectivement 3,4±2,2 et 7,9±1,5. L’efficacité à posologie réduite s’évalue en moyenne à 7,5±1,7.
Conclusion |
La contre-indication de la colchicine dans cette population n’empêche pas sa prescription mais entraîne une vigilance accrue (adaptation posologique et surveillance renforcée). Contrairement à l’IRS, l’utilisation chez le patient dialysé semble plus partagée. Toutefois, comme certains prescripteurs l’indiquent, cette utilisation reste nécessaire faute d’alternative efficace notamment dans les pathologies chroniques. Suite à ce constat et le manque de données dans la littérature, une évaluation prospective de la tolérance chez les patients IRS et/ou dialysés sera réalisée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 15 - N° 5
P. 347 - septembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?