L’impact négatif de l’exploitation minière artisanale de l’or (EMAO) sur la santé humaine a été rapporté dans la littérature. Principalement le mercure et le cyanure sont cités dans les multiples enquêtes effectuées sur les sites d’EMAO. L’OMS en mars 2017 attirait l’attention sur les répercussions rénales. L’objectif de notre étude était de décrire le profil de l’IR chez les patients orpailleurs hospitalisés dans le service de néphrologie et hémodialyse du CHUYO.

Il s’est agi d’une étude transversale avec un recueil rétrospectif des données. Elle a concerné la période allant du 1^er février 2013 au 31 mars 2018. L’échantillonnage était de type raisonné. Ont été inclus dans notre étude tous les patients âgés d’au moins 18 ans ; ayant séjourné et travaillé sur les sites EMAO pendant au moins 3 mois et chez qui le diagnostic d’IR a été posé. L’IR a été défini arbitrairement par une créatininémie ≥à 130μmol/L.

Nous avons colligé au total 50 cas. La moyenne d’âge de nos patients était de 29,4±7,7 ans (18 et 55 ans). Le sexe ratio était à 1.

Les produits chimiques identifiés étaient le mercure (70 % d’utilisateurs), le cyanure (14 % d’utilisateurs), le mercure et le cyanure (16 %). La durée moyenne d’exposition était de 4,5±2,8 ans (1 et 11).

Le signe fonctionnel dominant était l’asthénie (82 %). La moyenne de l’urée plasmatique était de 40,9±14,8mmol/L (10,3–83,0) et celle de la créatininémie était de 2338,0±791,4μmol/L (594–4651). L’anémie a été notée chez 46 patients (92 %).

L’IR était chronique chez 45 (90 %) patients. L’hémodialyse a été effectuée chez 43 patients (86 %). Trente-deux patients (64 %) étaient décédés.

L’IR constitue une réalité sur les sites d’EMAO. Des efforts de sensibilisation sont nécessaires pour une meilleure prévention des maladies rénales.