De nombreuses substances chimiques présentes dans l’environnement professionnel peuvent exercer une action néphrotoxique et induire des lésions rénales aiguës ou chroniques. L’épidémiologie de la néphrotoxicité d’origine professionnelle est mal connue et aucune étude n’a permis d’évaluer avec exactitude le nombre de cas d’insuffisance rénale terminale attribuable à des expositions professionnelles. L’objectif de cette étude était de décrire le profil socioprofessionnel d’une population atteinte d’insuffisance rénale chronique, hémodialysée et de rechercher les différentes expositions d’origine professionnelle.

Le recueil d’informations a été effectué auprès des malades atteints d’insuffisance rénale chronique et hémodialysés au sein d’un établissement hospitalier d’Alger-Est durant la période s’étendant du 01 septembre 2018 au 30 mars 2019. Une fiche de collecte validée par le groupe de travail a été établie pour l’enregistrement des données socioprofessionnelles et des différentes expositions dans le milieu du travail.

La population d’étude comprenait 43 patients de sexe masculin dans 65 % des cas dont la moyenne d’âge était de 51±10,3 ans et la moyenne d’âge de découverte de l’insuffisance rénale était de 33,7 ans. Plus de la moitié des sujets ont présenté une HTA comme antécédents médicaux, une polykystose dans 9 % des cas et un lupus dans 7 % des cas. Près des 2/3 des patients ont occupé au moins un poste de travail dont 20,9 % étaient des agents de maintenance et 13,9 % des commerçants. Parmi les sujets exposés professionnellement, 11,6 % l’étaient principalement aux solvants.

Les néphropathies d’origine professionnelle restent méconnues et sous-estimées. Des études collaboratives associant médecins du travail, toxicologues, cliniciens et épidémiologistes sont nécessaires à développer, permettant ainsi de mieux évaluer le risque néphrotoxique chez les travailleurs.