L’impact des infections fongiques invasives, en particulier à Candida, sur la survie globale et d’organe n’a été que peu étudié chez les patients transplantés du rein.

Notre étude avait pour objectif de préciser le retentissement des fongémies à Candida sur la survie globale et rénale des patients transplantés du rein suivis à l’hôpital Bicêtre entre 2011 et 2018. L’inclusion dans cette série rétrospective et monocentrique était basée sur la positivité d’au moins une hémoculture à Candida. Une relecture systématique des dossiers a permis de vérifier le caractère invasif de l’infection et d’écarter une contamination.

Quinze patients transplantés du rein (8 femmes et 7 hommes) ont présenté une fongémie à Candida entre 2011 et 2018. L’âge médian au diagnostic était de 63 ans. La majorité des patients recevait comme traitement immunosuppresseur du tacrolimus, du mycophénolate mofétil, en association avec des corticoïdes. Le diabète et l’HTA étaient les principales comorbidités identifiées chez 66 % et 86 % des patients respectivement. Le délai médian entre la transplantation et l’infection était de 180jours. La porte d’entrée était urinaire dans 60 % des cas avec un matériel étranger (sonde urinaire, endoprothèse urinaire et/ou stomies) dans 77 % des cas. Une altération de la fonction rénale au diagnostic était constatée chez tous les patients. Les infections étaient le plus souvent en rapport avec du Candida albicans (60 %). Tous les patients avaient reçu une antibiothérapie pour une infection bactérienne avant la fongémie et 50 % étaient neutropéniques au moment du diagnostic. L’évolution a été marquée par une mortalité de 40 % et une perte du greffon dans 20 % des cas.

Les fongémies à Candida sont des infections rares chez les transplantés rénaux. Elles semblent toucher des patients essentiellement diabétiques et soumis à une antibiothérapie prolongée. Leur fort impact sur la survie globale et d’organe impose une meilleure reconnaissance des patients à risque.