Avec l’amélioration de la survie du greffon secondaire aux progrès de l’immunosuppression, la transplantation rénale est devenue le meilleur traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale, à la fois en termes de survie du patient et de confort de vie. L’éventuelle administration d’autres médicaments avec les immunosuppresseurs peut donner lieu à des interactions médicamenteuses (IAM) parfois bénéfiques, d’autres fois néfastes.

L’objectif de ce travail était d’évaluer les principales IAM détectées lors de l’analyse des prescriptions médicamenteuses des patients transplantés rénaux en mettant en relief leur fréquence et leur impact sur l’efficacité thérapeutique ainsi que les modalités de gestion de ces IAM. Dans le cadre du suivi thérapeutique pharmacologique des immunosuppresseurs, les prescriptions sont analysées en utilisant des outils bibliographiques spécifiques et les IAM sont reprises sur un formulaire détaillé avec les différents niveaux de gravité.

Quatre cent quarante et une prescriptions ont été analysées ; 644 IAM ont été détectées dont 5 contre-indiquées, 40 déconseillées, 230 nécessitant des précautions d’emploi et 389 IAM étaient à prendre en compte. Même si la majorité des IAM étaient de niveau de gravité faible, certaines ont requis l’utilité de revoir l’intérêt de la prescription et c’est ce que nous faisons de manière consensuelle avec le clinicien auquel cas nous proposons, une alternative thérapeutique, quand elle existe.

Dans la réponse à un traitement médicamenteux, l’IAM est une source de variabilité potentiellement importante surtout avec les immunosuppresseurs ; ceci peut être évité, par la réévaluation du traitement avec, éventuellement, proposition d’une alternative thérapeutique.