Cette réflexion vient après des entretiens avec des rescapés de la Shoah. Certains rescapés ont la particularité d’être issus d’un milieu profondément croyant. Nous avons constaté que l’environnement, les outils mis en place pour retourner à la vie étaient différents (du fait du contexte) de ce que nous avions rencontré jusqu’à présent. La résilience relève d’une dynamique prenant nécessairement en considération le milieu et le contexte de vie. Nous posons l’hypothèse de microsociétés dans lesquelles il faudrait précisément définir les forces en présence qui induiraient elles-mêmes les moyens de leur résilience.

L’auteur souhaite approcher une microsociété, le monde juif orthodoxe, tenu de trouver les moyens de se relever du désastre qui a ravagé une grande majorité de ses membres lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle pose l’hypothèse d’une forme de résilience qui leur est propre. Pour ce faire, elle aborde cette population et tente de définir ce qui les définit. Nous parlons de « marqueurs ». Ces marqueurs seront ensuite (partie II) abordés dans une perspective précise : ils constituent le ferment des tuteurs de résiliences propres à cette microsociété.

Pour ce faire, l’auteur a mené une vingtaine d’entretiens semi-dirigés, et a complété ce travail par une recherche bibliographique (livres et enregistrements). Le travail sur cette population est quasi novateur. Cette population ne se prête que peu aux questions des chercheurs, et n’a ouvert son champ de réflexion sur la Shoah que dans les dernières années.

L’auteur pose cinq critères définitoires de ce microsystème : (1) la place de Dieu et la croyance, (2) les exils et les souffrances, (3) la force de la loi, (4) ascendance et filiation, (5) l’organisation groupale autour d’un Maître.

Toutes les microsociétés de l’univers juif ne se définissent pas par ces marqueurs. Il faudrait donc appliquer cette démarche à chaque microgroupe.

L’auteur est en mesure d’aborder la deuxième partie de cette réflexion : en quoi les marqueurs de ce microsystème — traits saillants de cette microsociété — contribuent-ils à poser les bases de facteurs de résiliences propres à cette société ? Elle évoquera donc, dans la seconde partie, le passage de « marqueurs » à « facteurs de résilience ».

This reflection comes from interviews with survivors of the Holocaust. Some survivors arise from a profoundly religious environment. We noticed that the environment, the tools set up to take (bring) out there were different (because of the context) from what we had met until now. The concept of resilience is dynamic and must inevitably consider the environment and the context of their life. We hypothesize that for each micro society must be found its own strength, which induce its way of being resilient.

We hypothesis that this microsociety developed in itself the way to get out of its traumatic events. To showcase these resilience factors (part II) we try to define the salient features of those members (les “marqueur”).

We had about twenty semi-directed interviews on the subject of the WWII and its transmission to the children of survivors. Working on this population is innovative. This microsystem is not interested in university, and Holocaust is not either a matter of subject. At first, we propose five defining criterias for this microsystem: (1) god's place and faith (2) exiles and sufferings (3) the strength of the law, (4) ancestry and filiation (5) grouping around a “Rebbe”. Then, we will discuss about the “resilience's tutors” for this microsociety.

We propose four resilience's tutors, and each of them is conceptual, not ingrown: (1) the silent of the spouse, (2) law, (3) filiation, (4) daily rite.

The notion of “concept-tuteur de resilience” refers not in human being who could palliate lack of figure of attachment but to an absolute figure of faith which would give to this microsystem the ways of resilience.

We should, to validate this notion, diply study the relation between faith and resilience. It makes sens for the microsystem because faith and Jewish identity are exactly the reason, which officially put them in danger.