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Recours à la psychothérapie en France chez les adultes avec tentative de suicide : résultats d’une vaste enquête épidémiologique - 19/09/19

Use of psychotherapy among adults with a history of suicide attempt: Results form a large population-based study

Doi : 10.1016/j.encep.2019.07.012 
M. Revranche a, M. Husky b, , V. Kovess-Masfety c
a Faculté de psychologie, université de Bordeaux, 33000 Bordeaux, France 
b Laboratoire de Psychologie EA4139, institut universitaire de France, université de Bordeaux, 33000 Bordeaux, France 
 Université Paris Descartes EA 4057, 75006 Paris, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 19 September 2019
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Objectifs

La présente étude vise à identifier les facteurs associés au recours à la psychothérapie parmi des adultes avec tentative de suicide.

Méthode

Les données sont issues d’un échantillonnage aléatoire de 22 138 adultes, obtenu suite à une vaste enquête épidémiologique menée en 2005 dans quatre régions françaises, à l’aide d’un système d’interview téléphonique assistée par ordinateur (CATI). L’enquête avait pour objectif de caractériser les besoins en soins de santé mentale dans la population générale. Les données sociodémographiques, les troubles mentaux dans les douze derniers mois, les tentatives de suicide sur vie entière et dans les douze derniers mois ainsi que le recours à la psychothérapie ont été évalués.

Résultats

Parmi les adultes avec tentative de suicide antérieure aux douze derniers mois, 8,3 % ont suivi une psychothérapie dans les douze derniers mois, tandis que 27,5 % des adultes avec tentative de suicide récente ont suivi une psychothérapie sur la même période. Le recours à la psychothérapie sur vie entière était prédit par un niveau d’éducation élevé [AOR=2,81 (1,56–5,06)], vivre en région parisienne [AOR=2,06 (1,32–3,23)], être une femme [AOR=1,50 (1,08–2,09)]. Le recours à la psychothérapie dans les douze derniers mois était prédit par la présence d’un trouble dépressif majeur [AOR=2,59 (1,57–4,27)], la présence de tout trouble anxieux [AOR=1,79 (1,07–2,97)], un niveau d’éducation élevé [AOR=3,60 (1,29–10,0)], vivre dans une ville comptant entre 20 000 et 100 000 habitants [AOR=2,71 (1,13–6,50)] et au-delà [AOR=2,50 (1,12–5,57)] (hors région parisienne), avoir un salaire mensuel compris entre 2000 et 3000 euros [AOR=2,37 (1,15–4,85)].

Discussion

Les résultats soulignent l’association entre le trouble dépressif majeur ou les troubles anxieux et la probabilité accrue de suivi psychothérapique dans les 12 derniers mois chez les adultes avec tentative de suicide. La psychothérapie assurée par des psychologues ou des psychothérapeutes n’est actuellement pas couverte par la Sécurité Sociale française. Comme le traitement des troubles mentaux joue un rôle important dans la réduction du risque de suicide, le soutien de la psychothérapie fondée sur des données probantes par son remboursement semble être un important problème de santé publique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

The current study aims to identify the factors associated with the use of psychotherapy among adults with a history of suicide attempt.

Methods

A large cross-sectional survey (N=22,138) was conducted in four regions of France to characterize mental health care needs in the general population. Data were collected between April and June 2005 by trained interviewers using a computer-assisted telephone interviewing system (CATI). Sociodemographics, past-year mental disorders, lifetime and 12-month history of suicide attempts, and use of psychotherapy were assessed.

Results

Overall, 7.1% of adults reported having undergone psychotherapy in the course of their life, and 2.0% in the previous 12 months. While 8.3% of adults with a lifetime suicide attempt (prior to the previous 12 months) underwent a psychotherapy in the previous 12 months, 27.5% of adults with a past-year suicide attempt underwent a psychotherapy in the previous 12 months. Psychotherapy was provided by psychiatrists (49.5%), psychologists (28.2%), and psychoanalysts (10.6%). While the frequency of psychotherapy sessions was greater among those with a prior attempt as compared to those with no prior attempt [Chi2 (10)=21.35, P=.019], there was no difference in therapy duration [Chi2 (8)=6.71, P=.568]. Compared to adults who did not report a prior attempt, those with a prior suicide attempt were 3,3 more likely to undergo psychotherapy with a psychologist [AOR=3.31 (2.54–4.31)]. Among adults with a prior suicide attempt, increased odds of undergoing a psychotherapy in the course of their life was predicted by higher education [AOR=2.81 (1.56–5.06)], living in the Paris region [AOR=2.06 (1.32–3.23)], and being a woman [AOR=1.50 (1.08–2.09)]. Increased odds of undergoing a psychotherapy in the previous 12 months was predicted by a major depressive disorder [AOR=2.59 (1.57–4.27)], any anxiety disorder [AOR=1.79 (1.07–2.97)], higher education [AOR=3.60 (1.29–10.0)], living in a city of 20,000 to 100,000 inhabitants [AOR=2.71 (1.13–6.50)] and more [AOR=2.50 (1.12–5.57)] (outside of the Paris region), a 2000 to 3000 euros monthly income [AOR=2.37 (1.15–4.85)].

Discussion

One third of adults with a lifetime suicide attempt and close to half of those with a past-year attempt have received some form of psychotherapy in the course of their life. In line with prior work, higher education and income level predicted past-year use of psychotherapy among adults with a prior suicide attempt. These findings highlight the association between major depressive disorder or anxiety disorders and increased odds of undergoing psychotherapy in the previous 12 months among adults with prior attempt. While pharmacological treatment, inpatient hospitalizations for mental health problems, visits with a general practitioner or specialized physician are free of charge in France, psychotherapy provided by psychologists or psychotherapists is currently not covered by the French Social Security health care system. As the treatment of mental disorders plays an important role in the reduction of suicide risk, supporting evidence-based psychotherapy through its reimbursement appears to be an important public health issue.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Psychothérapie, Étude épidémiologique, Tentative de suicide, Troubles mentaux

Keywords : Psychotherapy, Population-based survey, Suicide attempt, Mental disorders


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