Facteurs dosimétriques et cliniques prédictifs de la toxicité urinaire précoce de la radiothérapie externe des cancers de la prostate : étude rétrospective chez des patients traités par irradiation avec modulation d’intensité et guidée par l’image et évaluation des paramètres dosimétriques au niveau du trigone vésical - 25/09/19
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La radiothérapie externe constitue un des traitements de référence du cancer de la prostate non métastatique. L’évolution des techniques a accompagné et permis d’augmenter les doses délivrées tout en offrant les possibilités d’épargner les tissus sains (rectum, vessie pour l’essentiel). L’objectif de l’étude était d’évaluer la toxicité urinaire aiguë chez des patients pris en charge par radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité (RCMI) guidée par l’image pour un cancer de la prostate au CHU de Limoges et un éventuel rôle de la dose au niveau du trigone vésical.
Matériel et méthodes |
Trente-cinq patients ont été pris en charge entre décembre 2013 et août 2015 pour un cancer de la prostate par RCMI guidée par l’image de 72 à 76Gy. La toxicité urinaire aiguë a été revue sur dossier et évaluée selon le système de les Common Toxicity Criteria for Adverse Events (CTCAE)/Radiation Therapy Oncology Group (RTOG). Les histogrammes dose–volumes de la vessie, de la paroi de la vessie du trigone vésical (anatomique et avec une extension) en valeurs relatives (HDVr) et absolue (HDVa) ont été analysés. L’association des facteurs cliniques et dosimétriques avec la toxicité urinaire aiguë de grade 2 ou plus a été analysée avec des tests de chi2 et de Mann–Whitney.
Résultats et analyse statistique |
Les taux de toxicité urinaire aiguë de grade 0, 1, 2 et 3 étaient de 25,7 %, 48,5 %, 17,1 %, et 8,6 % respectivement. La dose prescrite dans la prostate était de 76Gy dans 63,9 % des cas et de 74Gy dans 34,3 %. Une irradiation a été délivrée aux vésicules séminales dans 74,3 % des cas et aux ganglions dans 34,3 %. Aucune association entre l’âge, une maladie diabétique, un traitement antiagrégant et/ou anticoagulant, l’hormonothérapie ou les modalités du traitement et la toxicité urinaire aiguë de grade grade 2 ou plus n’a été trouvée. Le V74 (Vx : volume recevant x Gy) du trigone était significativement associé à la toxicité urinaire aiguë de grade 2 ou plus pour les deux volumes anatomiques (HDVr p=0,035 ; HDVa p=0,011) et avec extension (HDVr p=0,035 ; HDVa p=0,017). L’association était significative pour les V65, V70 et V75 de la vessie (HDVr ; pas les HDVa) et pour le V75 (HDVr et HDVa) et V70 (HDVr uniquement) de la paroi de la vessie.
Conclusion |
En cas de radiothérapie prostatique, une relation entre la toxicité urinaire aiguë et les fortes doses d’irradiation reçues au niveau du trigone vésical semble exister. La limitation du V74 pourra être proposée dans une étude prospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 23 - N° 6-7
P. 822 - octobre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.