Dysfonction de prothèses cardiaques implantables soumises à la radiothérapie : résultats d’une étude prospective monocentrique - 25/09/19
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Un nombre croissant de patients porteurs de prothèses cardiaques implantables pacemakers et défibrillateurs automatiques implantables sont soumis à une radiothérapie pour un cancer. Les dysfonctions de prothèses dues aux interactions ionisantes sont fréquentes, non prédictibles et potentiellement dangereuses.
Matériel et méthodes |
Il s’agissait d’une étude prospective, monocentrique de suivi de patients porteurs de prothèses cardiaques implantables soumis à la radiothérapie. Le critère primaire était la survenue d’une dysfonction de prothèse.
Résultats et analyse statistique |
Soixante-quatorze patients ont été inclus dans l’étude. La médiane de suivi était de 46jours et de 15 contrôles de prothèses par patient. Une dysfonction de prothèse a été retrouvée chez 12 patients (soit 16 %), dont huit pacemakers et quatre défibrillateurs automatiques implantables. Parmi les dysfonctions, il y avait cinq cas de « bruit » détectés par sonde entraînant une surdétection transitoire, un dysfonctionnement définitif de prothèse ayant conduit à une réimplantation de matériel, trois resets en mode back-up, reprogrammées avec succès, trois pertes de données des mémoires de l’appareil. Aucun patient n’a ressenti de symptômes due à la dysfonction pendant les irradiations. Parmi les cas de dysfonction, l’irradiation utilisait un faisceau de haute énergie (supérieur à 10MV) dans 100 % des cas, 75 % des dysfonctions survenaient alors que les prothèses n’avaient absorbé aucune dose (0Gy) et l’irradiation était infradiaphragmatique dans 75 % des cas. En analyse unifactorielle, l’irradiation avec un faisceau de haute énergie (supérieur à 10MV), la dose cumulée absorbée par la tumeur et l’irradiation infradiaphragmatique étaient significativement associés aux dysfonctions ; en analyse multifactorielle, l’irradiations avec un faisceau de haute énergie et les prothèses défibrillateurs étaient significativement associées aux dysfonctions.
Conclusion |
Une surveillance particulière de ces patients aidée par une étroite collaboration entre les radiothérapeutes et les cardiologues permettrait une prise en charge adaptée afin de diminuer le risque de dysfonction des prothèses.
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Vol 23 - N° 6-7
P. 839 - octobre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.