Le Digital, comme objet contemporain et modèle de fonctionnement, envahit le sujet et crée de nouveaux troubles pathologiques. Nous partons du constat que le Digital tente d’abolir les frontières : de la temporalité ; il n’y a plus de mémoire tout semble au présent, le temps a perdu de sa temporalité ; le sujet est partout et nulle part, l’espace géographique n’a plus de distances ; les modes de vivre et de penser sont uniformisés d’un endroit à un autre, le pluriel, le multiple tentent d’être réduit à la pensée unique.

Il s’agit de recontextualiser l’ère du Digital dans l’histoire, pour pouvoir comprendre d’où proviennent ces troubles contemporains et quels sont leur impact sur le sujet ? De quelle manière procèdent-ils pour envahir le sujet et quelle place (ou non place) le sujet fait-il à ces objets ? quels sont les possibilités au sujet digital de regagner son propre territoire ? Comment peut-il résister ? Comment est-il possible de révéler la subjectivité et la singularité du sujet ?

Devant ces formes d’anéantissement de la singularité et de la subjectivité, il est d’autant plus nécessaire d’offrir des espaces multiples pour penser le sujet et son rapport au Digital. Ainsi cette question sera traversée par différents champs disciplinaires (anthropologie, psychologie, psychanalyse), culturels (scientifique, digital, monothéiste, polythéiste, etc.), géographiques (Europe, Egypte, Brésil, Japon, etc.), et dans différentes époques.

Le digital produit un corps comateux et tente d’ôter toute forme de responsabilité au sujet. Une toute-puissance est attribuée au Digital, toute-puissance qui auparavant était attribué à Dieu. L’expérience singulière du digital est que le sujet s’isole, et qu’elle tendance à taire et à faire taire le sujet.

À partir de l’expérience kinesthésique, vibratile, le sujet reprend possession de sa subjectivité, résiste au modèle imposé et diffuse aux autres la qualité de l’expérience. Cette expérience ne peut être vécue toute seule, mais elle prend appui sur un groupe de personnes.

The digital, as a contemporary object and a functional model, invades the subject and creates new pathological disorders. We begin by observing that the digital attempts to abolish frontiers: of temporality (there is no memory as everything is the present, time has lost its temporality); of geography (the subject is nowhere, geography has no distance, lifestyles and ways of thinking have become uniform from one place to another). Plurality and multiplicity have become reduced to one-track thinking.

This is about historically recontextualizing the digital era in order to better understand the origins of contemporary problems and their impact on the subject. In what manner do they invade the subject and what place (or lack thereof) does the subject make for these objects? What possibilities does the digital subject have to reconquer her/his own territory? How can s/he resist? How is it possible to reveal the subjectivity and the singularity of the subject?

Faced with these forms of annihilation of singularity and subjectivity, it is all the more necessary to offer multiple spaces to think about the subject and its relation to the digital. Thus, this question will be posed in different disciplinary fields (anthropology, psychology, psychoanalysis), cultures (scientific, digital, monotheistic, polytheistic, etc.), geographical regions (Europe, Egypt, Brazil, Japan, etc.), and in different eras.

The digital produces a comatose body and attempts to remove all responsibility from the subject. The digital is seen as omnipotent, a power that was previously attributed to God. The singular experience of the digital is that the subject isolates itself, and that the digital tends to silence the subject.

From the kinesthetic, vibrating experience, the subject regains possession of her/his subjectivity, resists the imposed model, and shares the quality of her/his experience with others. This experience cannot be lived and felt alone, but is based on a group of people.