Le Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) enregistre depuis 2001 les problèmes de santé au travail (PST) des consultations des pathologies professionnelles des CHU. Ces PST sont l'association d'une pathologie principale (associée éventuellement à des comorbidités) avec son environnement professionnel (nuisances, métier...). Cette étude a pour objectif d'analyser les tendances temporelles des couples nuisance/pathologie principale (CNP).

À l'issue de chaque consultation de pathologies professionnelles, un PST est créé. Au niveau local, des médecins experts codent ces données, qui sont alors exportées sur un info-centre national. Pour l'analyse de ce travail, une table des synonymes regroupe, pour chaque paragraphe d'un même tableau, tous les codes CIM10 utilisés par les experts afin de réduire le nombre de couples pathologies — nuisances à analyser et obtenir des effectifs suffisants. L'analyse des tendances évolutives est faite par chi-deux de tendance et de linéarité.

Entre 2002 et 2005, le RNV3P a enregistré 20.854 PST, dont 9.324 PST relevant potentiellement d'un tableau de maladies professionnelles ; ils se regroupent en 983 CNP différents, dont 17 d'entre eux ont un effectif cumulé sur les 4 années supérieur à 80 . Parmi ces principaux couples, seul le CNP amiante/plaque pleurale présente une tendance à la hausse, non linéaire. En revanche, les asthmes et hyperréactivité bronchique liés aux poussières organiques ou aux isocyanates et les pneumoconioses et pathologies interstitielles liées aux poussières montrent une tendance statistique à la diminution linéaire. La plupart des couples étudiés sont stables sur les 4 années.

Ces tendances évolutives de couples pathologies/nuisances font l'objet d'interrogation de la part des experts du réseau : moindre recours nécessaire aux experts ou réduction de leur incidence du fait de l'amélioration de la prévention ? Seule l'approche RNV3P en services de médecine du travail, qui est en cours de mise en place, pourra apporter une réponse épidémiologique à ces interrogations à partir du recueil systématique des PST incidents sur le terrain.

Since 2001, the National Occupational Disease Surveillance and Prevention Network (RNV3P) has been recording occupational health problems (OHPs) arising from occupational disease consultations in teaching hospitals. These OHPs are the association of a main pathology (in some cases associated with comorbidities) with the professional environment (nuisances, job type, etc.) The objective of this study was to analyse the trends in Nuisance-Main Pathology Pairings (NPPs) over time.

Following each occupational disease consultation, an OHP was recorded. At local level, medical experts coded these data, which were then exported to a national information centre. To analyse this work, for each paragraph in the same table a list of synonyms was used to list all of the CIM10 codes used by the experts to reduce the number of pathology-nuisance pairings to be analysed and obtain sufficient case numbers. The change in trends was analysed using chi-square analysis of trend and linearity.

From 2002 to 2005 the RNV3P recorded 20,854 OHPs, 9,324 of which potentially applied to a table of occupational diseases. These were grouped into 983 different NPPs, 17 of which involved a cumulative number of more than 80 cases over the four years. Of these main pairings, only the NPP asbestos/pleural plaque showed an increasing trend, which was non-linear. On the other hand, asthma and bronchial hyperreactivity linked to organic dust or isocyanates and pneumoconiosis and interstitial pathologies linked to dust showed a linear decreasing trend. Most of the pairings studied were stable over the 4 years.

These changes in trends in pathology-nuisance pairings are the subject of discussion among the network experts: are experts becoming less necessary or is the incidence of these pairings falling because of improvements in prevention? Only the approach currently being introduced by the RNV3P in occupational medicine departments will be able to provide an epidemiological response to these questions by systematically recording OHPs occurring on the ground.