Efficacité de la ciclosporine A en collyre à 2 % en tant qu’épargneur de corticoïdes dans le traitement de la kératoconjonctivite vernale corticodépendante - 29/03/08
S. Doan [1],
E. Gabison [1],
O. Abitbol [1],
D. Gatinel [1],
F. Chast [2],
T. Hoang-Xuan [1]
Voir les affiliationsEfficacité de la ciclosporine A en collyre à 2 % en tant qu’épargneur de corticoïdes dans le traitement de la kératoconjonctivite vernale corticodépendant |
Introduction : La kératoconjonctivite vernale est responsable d’inflammations conjonctivales et cornéennes sévères, nécessitant souvent une corticothérapie locale. Une cortico-dépendance n’est pas rare, faisant courir le risque de complications iatrogènes. Le but de cette étude est d’étudier l’efficacité de la ciclosporine A en collyre 2 % (CsA) en tant qu’agent épargneur de corticoïdes chez des patients atteints de kératoconjonctivite vernale sévère corticodépendante.
Patients et méthodes : Dans cette étude non comparative, 18 patients (17 garçons, 1 fille, d’âge moyen 13 ans) atteints de kératoconjonctivite vernale corticodépendante ont été traités par CsA 2 % (1 goutte 4 fois par jour). Les corticoïdes locaux restaient associés à dose décroissante pendant 1 semaine et étaient arrêtés si possible. L’efficacité a été jugée à 1 et 3 mois sur les symptômes, l’inflammation cornéo-conjonctivale, et les doses de corticoïdes nécessaires. La tolérance locale et systémique (ciclosporinémie, fonction rénale) a été évaluée.
Résultats : À 1 mois, la CsA a eu une efficacité complète dans 11 cas (61 %) avec contrôle de l’inflammation, et sevrage complet en corticoïdes. L’efficacité a été partielle dans 4 cas (22 %), permettant une réduction partielle des doses de corticoïdes locaux avec bon contrôle clinique. Dans 3 cas (17 %), la CsA n’a eu aucune efficacité, avec corticodépendance à fortes doses et complications cornéennes récurrentes. Les résultats à 3 mois étaient superposables. Les patients ayant une réponse partielle ou nulle avaient tous une atopie extra-oculaire active. La tolérance locale et systémique était excellente.
Conclusions : La ciclosporine en collyre 2 % est un traitement inconstamment efficace de la kératoconjonctivite vernale corticodépendante. Elle permet cependant la réduction partielle ou complète des corticoïdes dans la majorité des cas.
Efficacy of topical 2% cyclosporine A as a steroid-sparing agent in steroid-dependent vernal keratoconjunctivitis |
Introduction: Vernal keratoconjunctivitis (VKC) is responsible for severe conjunctival and corneal inflammation that often requires topical steroids. Steroid dependency is not rare and can lead to unacceptable complications. The aim of this study was to analyze the efficacy of 2% cyclosporine eye drops (CsA) as a steroid-sparing agent in steroid-dependent VKC.
Patients and methods: In this noncomparative interventional case series, 18 steroid-dependent VKC patients (17 males, 1 female; mean age, 13 years old) received 2% CsA qid. Topical steroids were associated at decreasing dosage for 1 week and stopped if possible. Efficacy was graded at 1 and 3 months on symptoms, signs and steroid use. Local and systemic tolerability (cyclosporinemia, creatininemia) was also assessed.
Results: After 1 month, inflammation was controlled without steroids in 11 cases (61%). Low-dose steroids were still necessary to control the disease in four cases (22%). In three cases (17%), the disease was not controlled despite high-dose steroids. At 3 months, results were similar. All patients whose inflammation was partially controlled or not controlled by CsA had active extraocular atopic diseases. Local and systemic tolerability was excellent.
Conclusions: Topical 2% cyclosporine is inconstantly effective in steroid-dependent VKC. However, this treatment allows for a partial or total reduction of steroids in most cases.
Mots clés :
Kératoconjonctivite vernale
,
ciclosporine
,
immunosuppresseurs
,
enfant
,
allergie
Keywords: Vernal keratoconjunctivitis , cyclosporine , immunosuppressive drugs , children , allergy
Plan
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 30 - N° 7
P. 697-701 - septembre 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.