Gestion anténatale et issue postnatale des fœtus atteints de laparoschisis - 29/03/08
Résumé |
Objectifs |
Évaluer la pertinence et la qualité de la prise en charge du laparoschisis, pathologie malformative rare, dans un centre de référence de moyenne importance.
Matériel et Méthode |
Étude rétrospective portant sur 24 cas de laparoschisis pris en charge au Centre hospitalier régional de la Citadelle, département de gynécologie et d'obstétrique de l'université de Liège, entre 1992 et 2003 en confrontant les données anténatales aux données pédiatriques.
Résultats |
Vingt-quatre cas de laparoschisis ont été inclus. Le diagnostic prénatal a été posé dans 22 cas sur 24 à un âge gestationnel moyen de 23 semaines (92 %). Aucune anomalie du caryotype ou malformation associée n'a été décelée en anténatal. Trois enfants avec une communication interauriculaire sans répercussion fonctionnelle et un syndrome du X fragile ont été diagnostiqués en postnatal. Une interruption médicale de grossesse a été réalisée à 24 semaines et une mort fœtale in utero est survenue à 35 semaines. Des lésions d'atrésie digestive de sténose ou d'ischémie sont présentes à la naissance chez huit enfants. Parmi les 22 enfants nés vivants, dix (45 %) ont pu bénéficier d'une cure chirurgicale primaire. Trois enfants sur 22 (14 %) ont nécessité une réintégration en deux temps sans complication également. Neuf enfants sur 22 (41 %) ont subi des interventions multiples (deux à six). Ceux-ci ont tous présenté des complications postnatales, parfois systémiques, incluant trois décès, six enfants avec complications infectieuses, cinq avec complications digestives et deux avec complications rénales ou hématologiques. La durée d'hospitalisation varie de 19 à 378 jours (médiane = 51 jours). La durée du séjour hospitalier et le délai avant alimentation entérale totale sont allongés chez les enfants ayant présenté en prénatal un oligohydramnios ou des signes échographique de lésions digestives. Parmi les enfants nés avant 35 semaines, seuls ceux chez qui l'on constate à la naissance des lésions ischémiques digestives ont un séjour hospitalier et un délai avant alimentation entérale totale plus longs. Vingt-deux enfants sont nés vivants (92 %) et 19 ont survécu (86 %) après un an. Le taux de survie sans handicap corrélé au laparoschisis est de 84 %.
Conclusion |
L'échographie est une méthode valide de diagnostic et de surveillance anténatale. Nos résultats sont en accord avec les bons taux de survie actuellement rapportés dans la littérature. Il faut cependant souligner la longueur du séjour hospitalier et la fréquence des complications postopératoires. Le pronostic est essentiellement conditionné par la sévérité des lésions digestives ischémiques constatées à la naissance pour lesquelles les possibilités de diagnostic et de prise en charge anténatale sont actuellement réduites.
Abstract |
Objectives |
To assess the relevance and the quality of gastroschisis's care in a mid level referral centre.
Method |
A retrospective analysis was performed for infants diagnosed or born with gastroschisis between 1992 and 2003 at the Citadelle hospital, Department of Obstetrics and Gynaecology, University of Liège.
Results |
Twenty-four cases of gastroschisis were identified. For 22 of them (92%) antenatal sonographic diagnosis was performed at a mean gestational age of 23 weeks. Antenatal diagnosis did not allow to identify additional malformation or chromosomal anomaly. Postnatal diagnosis allows to identify 3 infants with minor cardiac anomalies without functional consequence and one X fragile syndrome. One pregnancy was electively terminated at 24 weeks and one late intrauterine death was reported at 35 weeks. Bowel atresia, stenosis or ischemia were present at birth for 8 cases (33%). Out of 24 cases 22 were live born. 10 infants out of 22 (45%) underwent uncomplicated primary surgical repair. Three infants out of 22 (14%) underwent delayed closure without complications. Nine infants out 22 (41%) underwent multiple surgery (2 to 6). In this group all had postnatal complications, some with multisystem complications, including 3 deaths, 6 with infectious complications, 5 with gastrointestinal complications and 2 with genitourinary or haematological complications. Hospital stay range from 19 to 378 days (median, 51 days). Length of stay and time to full enteral feeding were longer if oligohydramnios or sonographic signs of intestinal damage were found. Among infants born before 35 weeks, only those with intestinal damage at birth had length of stay or time to full enteral feeding longer. Out of 22 live born infants 19 survived (86%) after one year. Survival rate without handicap due to gastroschisis is 84%.
Conclusion |
Sonographic examination is a valid method for prenatal diagnosis and surveillance. Our survival rate agrees with recent data in the literature. It has to be noticed that hospital stay is lentgthy and complications are frequent. The most important prognostic factor is the condition of the bowel at birth and there is no antenatal means to predict severe damage.
Mots clés : Laparoschisis , Échographie obstétricale , Résultats
Keywords:
Gastroschisis
,
Obstetric sonography
,
Surveillance
Plan
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Vol 36 - N° 5
P. 486-495 - septembre 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.