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Effets secondaires rénaux chez les patients traités par immunothérapie anti-PD1 pour un mélanome métastatique : analyse d’une cohorte de 239 patients - 20/11/19

Doi : 10.1016/j.annder.2019.09.105 
C. Stein 1, , N. Jourde-Chiche 1, S. Burtey 1, J. Jacques Grob 2, S. Monestier 2, M.-A. Richard 2, C. Gaudy 2, P. Brunet 1
1 Nephrologie, CHU Conception 
2 Dermatologie, CHU Timone, Marseille, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’immunothérapie par anti-PD1 a transformé le pronostic des patients atteints de mélanome métastatique (MM), mais peut s’accompagner d’effets secondaires immunologiques parfois sévères, dont de rares néphrites interstitielles aiguës. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’incidence des évènements rénaux en « vie réelle » chez les patients traités par anti-PD1 de type nivolumab et pembrolizumab pour un MM.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective monocentrique d’une cohorte de patients atteints de MM, traités par anti-PD1 entre 2014 et 2018, identifiés par le logiciel de prescription de chimiothérapie. Les patients traités par ipilimumab ont été exclus. Tous les bilans biologiques réalisés à l’hôpital et en ville ont été analysés. L’insuffisance rénale aiguë (IRA) était définie par une augmentation de créatininémie d’au moins ×1,5 par rapport à la base de chaque patient. La survie globale, la survie sans IRA et l’impact de l’IRA sur la survie, ont été analysés. Des facteurs de risque de mortalité et d’IRA ont été identifiés.

Résultats

Un total de 239 patients inclus avec des données exhaustives : médiane de survie de 13,4 mois (IC95 % : 8,3–18,5). Au cours du suivi, 41 (17 %) patients ont présenté au moins un épisode d’IRA (grade 1–2 pour la plupart des patients), dont un ayant nécessité la dialyse. Ces patients étaient plus souvent traités par inhibiteur du système rénine-angiotensine, en insuffisance rénale chronique (IRC), avaient reçu des doses cumulées supérieures d’anti-PD1 et avaient plus souvent reçu une ligne antérieure d’ipilimumab que ceux sans IRA. La principale cause d’IRA était fonctionnelle (diarrhées). Seuls 4 (1,7 %) patients ont présenté une néphrite interstitielle aiguë (NIA) ; seuls 8 % des patients ont développé une IRC. En parallèle, 117 (52 %) patients ont développé une toxicité immunologique non rénale. La survenue d’une IRA n’impactait pas la survie des patients (HR 1,26, p=0,32). En analyse multivariée, la mortalité était moindre en cas de surpoids ((HR 0,61, p=0,015 pour IMC entre 25–29,9kg/m2) et d’obésité (HR=0,52, p=0,04 pour IMC>30kg/m2) et supérieure chez les patients traités par inhibiteurs de la pompe à proton (HR=1,825, p=0,005) et corticostéroïdes (HR=1,593, p=0,043).

Commentaire

s Il s’agit du premier travail de ce type. Il montre que les épisodes d’IRA ne sont pas rares sous anti-PD1 mais sont le plus souvent fonctionnels. Les évènements rénaux sont moins fréquents que les autres toxicité immunologiques. Les épisodes d’IRA n’impacteraient pas la survie globale des patients pris en charge pour MM.

Conclusion

Ce travail permet une première étude de la prévalence et des facteurs associés à une toxicité rénale des immunothérapies au cours du traitement du MM.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anti-PD1, Effets secondaires auto-immuns, Effets secondaires rénaux, Immunothérapie, Mélanome


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Vol 146 - N° 12S

P. A100 - décembre 2019 Retour au numéro
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