Étude de l’influence des environnements extérieurs et domestiques sur la sévérité de la dermatite atopique par une analyse en cluster - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
La prévalence de la dermatite atopique (DA) augmente régulièrement dans les pays industrialisés où 15 à 20 % des enfants et 10 % des adultes seraient touchés. De nombreux facteurs contribuent à cette hausse et parmi eux, l’environnement semble avoir une influence significative. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer l’impact de facteurs environnementaux extérieurs et domestiques sur la sévérité de la DA.
Matériel et méthodes |
Cette étude observationnelle a été réalisée par des dermatologues et pédiatres libéraux. Chaque médecin a inclus les 5 premiers patients consultant pour une DA et décrit la sévérité de la DA ainsi que les environnements extérieurs (taille des villes, proximité d’industries, de zones de trafic routier intense…) et domestiques (animaux, climatisation, lessive…) des patients. Une analyse en cluster (méthode multifactorielle de classification) a identifié objectivement deux groupes de patients en fonction de la similitude de leurs caractéristiques cliniques (5D-Itch Scale et intensité des démangeaisons) en utilisant la classification hiérarchique de Ward. L’impact des facteurs environnementaux sur ces deux groupes a été comparé par des tests du Chi2 ou des tests de rang de Wilcoxon.
Résultats |
Un total de 143 patients ont été inclus parmi lesquels l’analyse a identifié deux groupes (cluster) de DA de sévérité modérée (C1=64 patients) ou importante (C2=79 patients) avec notamment des valeurs de la 5D-Itch Scale de 15,0±3,2 pour le C2 vs 11,1±2,6 pour le C1 (p<0,0001) et une intensité des démangeaisons de 74,5±16,2 pour le C2 vs 27,8±18,4 pour le C1 (p<0,0001). Sur le plan de l’environnement externe, les analyses montrent que les patients ayant les DA les plus sévères (C2) vivent beaucoup moins fréquemment dans les villes de plus de 500 000 habitants (3,8 % du C2 vs 20,3 % du C1, p<0,05) et une tendance à vivre à proximité d’industries (41,6 % du C2 vs 27,0 % du C1, p=0,07). Concernant l’environnement domestique, les patients présentant les DA les plus sévères sont les plus exposés au tabagisme (36,7 % du C2 vs 17,2 % du C1, p<0,01) et à l’inverse ceux présentant une DA plus modérée sont plus fréquemment équipés d’un d’adoucisseur d’eau (26,6 % du C1 vs 10,1 % du C2, p<0,05) et ont une tendance à plus utiliser de lessives bio ou hypoallergénique (40,6 % du C1 vs 27,8 % du C2, p=0,1).
Discussion |
L’impact de différents facteurs (application d’émollients, tabagisme, pollution…) sur la DA fait actuellement l’objet de nombreuses recherches. Notre étude met clairement en évidence une relation entre les facteurs environnementaux et la sévérité de la DA.
Conclusion |
Cette étude confirme l’intérêt d’une sensibilisation des patients à agir, quand ou autant qu’ils le peuvent, sur leur environnement pour diminuer la sévérité de leur DA.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Analyse en cluster, Dermatite atopique, Environnement
Plan
Vol 146 - N° 12S
P. A106 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?